RÉTENTION URINAIRE : Le sondage intermittent, une option conservatrice et naturelle
Le sondage urinaire est principalement envisagé en cas de rétention urinaire chronique, en cas de vessie neurologique, à la suite de certaines chirurgies pelviennes et prostatiques, et dans la prise en charge de l’incontinence du patient âgé à risque de complications cutanés (1). Bien qu’adopté, en général, après les solutions palliatives de type protections, le sondage vésical intermittent, réalisé au rythme « biologique » des mictions, reproduit un mécanisme naturel et lorsqu’il est pratiqué par le patient (autosondage), il participe à une stratégie conservatrice de la continence (2).
Les hommes sont prioritairement concernés par la rétention d’urine. Dans la population masculine, 10 % des hommes de 70 ans et un tiers des hommes de 80 ans connaissent des épisodes de rétention urinaire (3) et la rétention d’urine liée à une hyperplasie bénigne de la prostate est courante en urologie (4). La réalisation d’autosondages intermittents, faciles à réaliser et de manière autonome, permet de rétablir la qualité de vie en toute sécurité. Les personnes plus âgées sont également fréquemment concernées et environ la moitié des EHPAD ont aujourd’hui mis en œuvre des protocoles de sondage intermittent (5).
Un geste léger et facile mais qui doit être appris
En pratique, le sondage urinaire intermittent consiste à introduire une sonde dans la vessie pour permettre l'écoulement des urines, de manière régulière et répétée, à l’instar des mictions. C’est un geste plus léger que le sondage à demeure dont les indications sont limitées notamment en raison du risque d'infection urinaire associé.
Le sondage intermittent permet ainsi de vider sa vessie 4 à 6 fois par jour, soit aussi souvent que par mictions, et complètement à chaque sondage, afin d’éviter la stagnation de l’urine et le développement d’infections urinaires.
Privilégier l'autosondage intermittent : le sondage intermittent peut être effectué soit par un professionnel de santé ou un aidant formé au geste technique, on parle alors d’hétérosondage. De préférence et lorsque c’est possible, ce geste est réalisé par le patient lui-même -ce qui participe à son autonomie- et après éducation thérapeutique. On parle alors d’autosondage intermittent, une pratique aujourd’hui partagée par des milliers de personnes.
Gagner en qualité de vie : de nombreuses études ont démontré que sous condition d’une éducation thérapeutique (ETP) préalable, en particulier sur la préparation avant la manipulation et sur l’organisation des sondages au cours de la journée et selon les activités, les patients qui recourent à l’autosondage en sont satisfaits et regagnent en autonomie et en qualité de vie (6).
Quelques études ont également confirmé que le risque d’infection reste extrêmement faible dans les conditions de bonne pratique de l’autosondage (choix adapté du dispositif, mise en place de la sonde par le patient de manière propre, après lavage des mains à l'eau et au savon, surveillance étroite de la tolérance urétrale…) (7).
Adopter une solution adaptée : il existe aujourd’hui des solutions compactes ou sets, d’auto-sondage prêts à l’emploi, intuitifs et faciles d’utilisation, discrets et faciles à transporter ou à jeter, qui permettent de se sonder en toute sécurité.
Certaines sondes d’autosondage urinaire intermittent sont recouvertes d’un revêtement hydrophile qui permet une insertion et un retrait plus faciles, et réduit encore le risque d’infections.
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