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SANTÉ CÉRÉBRALE : Pourquoi Tau n’est pas toujours fatale

Actualité publiée il y a 2 jours 15 heures 11 min
Nature Neuroscience
La protéine Tau bien connue dans sa forme toxique comme caractéristique de la maladie d’Alzheimer et autres maladies neurodégénératives, peut aussi jouer un rôle bénéfique dans la glie en aidant à séquestrer les lipides toxiques (Visuel Adobe Stock 216698942)

Cette recherche de neuroscientifiques du Baylor College of Medicine (Houston) décrypte comment la protéine Tau bien connue dans sa forme toxique comme caractéristique de la maladie d’Alzheimer et autres maladies neurodégénératives, peut aussi jouer un rôle bénéfique dans la glie en aidant à séquestrer les lipides toxiques, en réduisant les dommages oxydatifs et, par conséquent, en protégeant notre cerveau. Cependant, lorsque Tau est « défectueuse », cet effet protecteur disparaît et devient même toxique, conduisant à la neurodégénérescence.

 

Cependant, la protéine Tau n’est pas seulement mauvaise, fonctionnelle, elle atténue les dommages neuronaux causés par des espèces réactives de l’oxygène (ROS) ou des radicaux libres excessifs et favorise un vieillissement sain.

 

L’un des auteurs principaux, le Dr Lindsey Goodman, chercheur au Baylor College rappelle que « les ROS sont des sous-produits naturels de différentes fonctions cellulaires du corps. Si de faibles niveaux de ROS sont bénéfiques, un excès de ROS est nocif pour les cellules car il déclenche la production de formes toxiques d’autres molécules qui induisent un stress oxydatif, notamment des lipides peroxydés. Or, les neurones sont particulièrement sensibles au stress oxydatif et sont détruits si les niveaux de lipides peroxydés sont en excès ».

Des gouttelettes lipidiques protègent le cerveau des dommages oxydatifs

Notre cerveau a développé plusieurs stratégies neuroprotectrices pour lutter contre les dommages oxydatifs induits par les ROS. L’une de ces stratégies consiste pour les neurones à exporter ces lipides peroxydés toxiques vers les cellules gliales voisines, qui les séquestrent dans des gouttelettes lipidiques pour produire de l’énergie. Ce processus élimine et neutralise efficacement ces lipides toxiques et même les utilise à bon escient.

 

L’étude, menée sur des mouches, révèle que :

 

  • la protéine Tau endogène normale est nécessaire à la formation de ces gouttelettes lipidiques gliales et donc à la protection des neurones contre les ROS ;
  • ce même résultat est ensuite validé chez des modèles animaux et sur des lignées cellulaires humaines ;
  • ainsi, l’expression de la protéine Tau humaine normale s’avère suffisante pour resTaurer le processus de formation et de maturation des gouttelettes lipidiques gliales chez les mouches privée de leur propre protéine Tau ;
  • car privée de protéine Tau, la glie est incapable de former des gouttelettes lipidiques en réponse aux ROS neuronaux.

 

Les mutations de la protéine Tau peuvent réduire sa capacité normale à prévenir le stress oxydatif et entraînent son accumulation toxique caractéristique de la maladie, concluent les auteurs.

 

En révélant ce nouveau rôle neuroprotecteur surprenant pour Tau, l’étude ouvre la voie à de nouvelles stratégies pour ralentir, inverser et traiter les maladies neurodégénératives.

 

En restaurant cette capacité de Tau à lutter contre les ROS, il serait probablement possible de freiner la progression de la neurodégénérescence.


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