Santé CUTANÉE : Le tabac donne grise mine, c'est confirmé !
Une consommation régulière de cigarettes accélère le vieillissement facial, conclut cette étude de l’Université de Bristol qui a analysé les traits de 18.000 participants. Les chercheurs ont voulu démontrer l’efficacité d’une nouvelle approche pour tester systématiquement les effets d’un facteur (ici le tabagisme) sur plusieurs milliers de résultats (en santé pulmonaire, cellulaire, cutanée…). Leurs conclusions, présentées dans la revue PLoS Genetics, confirment des effets du tabagisme bien connus mais aussi cet effet de vieillissement cutané prématuré.
L’équipe anglaise a combiné 2 méthodes existantes : la randomisation mendélienne appliquée à l’association phénomique (ou de phénotypes) et les tests d'interaction gène-environnement. De quoi s’agit-il ?! La randomisation mendélienne est une technique qui utilise la variation génétique dans l'ADN d'une personne pour comprendre la relation de cause à effet entre des facteurs de risque génétiques et des résultats de santé : ici, il s'agit de déterminer si une personne qui fume de manière importante en subit certains effets sur sa santé et lesquels. Cependant, la randomisation mendélienne peut induire un biais, si la variante génétique ou épigénétique affecte également le résultat de santé étudié par d'autres voies. En testant les associations identifiées entre variation génétique et résultats de santé, séparément, chez des participants n’ayant jamais fumé et des fumeurs actuels, les chercheurs sont en mesure de déterminer si la variante génétique affecte un résultat via le tabagisme ou via une autre voie. Si l'effet est au moins en partie dû au facteur tabagisme, l'effet va différer entre les fumeurs et les non-fumeurs.
Ainsi, si l’objectif était de valider la méthodologie, le cas d’école était le tabagisme.
Pour tester la méthodologie, l’équipe l’a testée chez 18.000 participants de la cohorte britannique Biobank. L’équipe de recherche a trouvé que cette approche fonctionnait plutôt bien, car elle aboutit à plusieurs effets connus du tabagisme sur la fonction pulmonaire. Mais, au-delà de la cohérence de l’approche, on retiendra une nouvelle preuve d’un autre effet déjà évoqué du tabagisme :
- un effet vieillissement du visage, avec un nombre de rides plus important.
Un bon motif pour inciter un fumeur à s’arrêter : fumer de manière excessive peut modifier l'apparence et l'attractivité du visage, confirme l’auteur principal, le Dr Louise Millard, chargée de recherche à la faculté de médecine de Bristol (PHS) : « Nous avons proposé une nouvelle approche pour rechercher les effets de différentes expositions sur la santé, et avons démontré cette approche. Nous avons examiné plusieurs milliers de traits pour identifier ceux qui pourraient être affectés par la consommation de tabac, ainsi que plusieurs effets indésirables connus, tels que la santé des poumons, mais également le vieillissement du visage ».
Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si l’arrêt du tabac restitue sa « jeunesse » au visage mais l'approche méthodologique fonctionne. C’était la démarche principale des auteurs, avec la possibilité de rechercher les effets d'autres expositions, telles que la consommation d'alcool.
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