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SCLÉROSE en PLAQUES : La piste connexine

Actualité publiée il y a 8 heures 2 min 43 sec
Nature Communications
Cette protéine, connexine 43 (Cx43) porte bien son nom et constitue une nouvelle cible thérapeutique prometteuse pour le traitement de la sclérose en plaques (SEP) (Visuel Fotolia 107531953)

Cette protéine, connexine 43 (Cx43) porte bien son nom et constitue une nouvelle cible thérapeutique prometteuse pour le traitement de la sclérose en plaques (SEP), conclut cette équipe de neuroscientifiques de l’Université de Kyushu (Japon). Leurs travaux, présentés dans la revue Nature Communications, révèlent que blocage de la protéine, surproduite dans la SEP, pourrait considérablement réduire les symptômes de la maladie.

 

Les astroglies, une classe de cellules neurales, surproduisent, chez les des patients atteints de SEP, une protéine de canal connue sous le nom de connexine 43. Cette surproduction facilite la libération de substances chimiques pro-inflammatoires qui déclenchent une réponse immunitaire nocive, provoquant finalement des dommages aux neurones, caractéristiques de la SEP.

La connexine 43 (Cx43) est une protéine impliquée dans la communication cellulaire

-mais aussi la fonction cardiaque-.

 

Bien que la SEP touche plus de 3 millions de personnes dans le monde, comme la plupart des maladies neurodégénératives, ses options de traitement sont très limitées. La compréhension de la maladie aussi, même s’il est bien établi que la SEP est causée par le système immunitaire du patient qui attaque son système nerveux central. Plus précisément, le système immunitaire attaque la gaine protectrice de myéline qui entoure les fibres nerveuses du cerveau et de la moelle épinière, ce qui provoque une démyélinisation et des lésions.

 

Une précédente recherche de la même équipe (2013) avait déjà montré que la production de Cx43 était augmentée dans les cellules de soutien appelées astroglies, à proximité des lésions chroniques de la SEP. Alors que Cx43 est essentielle à la signalisation intercellulaire et joue un rôle clé dans la modulation du système immunitaire, les chercheurs avaient alors émis l’hypothèse que la protéine pourrait jouer un rôle essentiel dans la promotion de la neuroinflammation qui, dans le contexte de la SEP, conduit finalement à la démyélinisation.

 

L’étude, menée sur un modèle animal de la SEP étaye cette hypothèse et confirme que le blocage de la protéine à l’aide d’un inhibiteur (INI-0602) réduit en effet les symptômes de la SEP et désigne la connexine 43 comme nouvelle cible thérapeutique pour la SEP.

 

  • INI-0602 « bouche » et bloque efficacement les canaux Cx43, ce qui réduit les symptômes de la SEP -chez la souris ;
  • INI-0602 non seulement supprime la surproduction de Cx43 dans l’astroglie, mais atténue aussi de nombreuses caractéristiques e la SEP, notamment la démyélinisation et l’infiltration excessive de cellules immunitaires dans le système nerveux ;
  • INI-0602 réduit les niveaux de cytokines pro-inflammatoires (protéines produites par les cellules immunitaires qui déclenchent le système immunitaire) et augmente ceux des cytokines anti-inflammatoires dans le liquide céphalorachidien ;
  • INI-0602 modifie la signalisation calcique dans les cellules astrogliales, limitant leur capacité à favoriser l’inflammation.

Ensemble, ces effets réduisent la gravité de la maladie, chez l’animal modèle de SEP.

Les implications sont importantes, avec la perspective de futures thérapies contre la SEP. « Cibler les canaux Cx43 avec des bloqueurs spécifiques comme INI-0602 apparaît une stratégie prometteuse ».

 

Et, probablement aussi, contre d'autres maladies neurodégénératives où l'activation de l'astroglie et des canaux comme Cx43 sont des facteurs modificateurs de la maladie, comme la sclérose latérale amyotrophique.


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