SCLÉROSE en PLAQUES : Les promesses du régime cétogène
Le régime cétogène, un régime riche en graisses et pauvre en glucides peut améliorer considérablement la qualité de vie des personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP) selon cette étude de l'Université de Virginie (Charlottesville), présentée lors de la 74è réunion annuelle de l’American Academy of Neurology (AAN, Seattle).
Le régime cétogène, qui se compose principalement d'aliments comme la viande, le poisson, les œufs, la crème épaisse, le beurre, les huiles et les légumes non féculents comme les petits pois, les carottes, le brocoli et les poivrons est aujourd’hui présenté comme très bénéfique pour les personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP) . Cette analyse préliminaire révèle, chez ce groupe de patients et avec ce type de régime, une forte réduction de la fatigue et de la dépression et une amélioration notable de la qualité de vie.
« Un régime cétogène, riche en graisses, adapté en protéines et pauvre en glucides, permet au corps d'utiliser les graisses comme principale source d'énergie au lieu des sucres, ce qui imite un état de jeûne », explique l'auteur principal, le Dr J. Nicholas Brenton de l'Université de Virginie à Charlottesville et membre de l'Académie américaine de neurologie : « Un régime cétogène aide à réduire la glycémie chez les personnes atteintes de diabète de type II et à améliorer le contrôle des crises chez les personnes épileptiques. Cependant, ses avantages n’ont pas été étudiés pour les personnes atteintes de SEP »
L'étude est menée auprès de 65 patients, diagnostiqués avec SEP récurrente-rémittente, la forme la plus courante de la maladie, caractérisée par des poussées de symptômes suivies de périodes de rémission. Les participants à l'étude ont suivi un régime cétogène pendant 6 mois. Ainsi, ils prenaient 2 à 3 repas cétogènes par jour composés d’1 à 2 portions de protéines à faible teneur en glucides telles que des œufs, du poisson ou de la viande, ainsi que de 2 à 4 cuillères à soupe de matières grasses, telles que du beurre, de l'huile, de l'avocat ou de la crème épaisse, ainsi que l’équivalent d’1 à 2 tasses de légumes non féculents tels que des concombres, des légumes-feuilles ou du chou-fleur. Les collations étaient également autorisées tant que les participants respectaient l'apport quotidien maximal en glucides de 20 grammes. L'adhésion au régime cétogène a été contrôlée par des tests d'urine quotidiens. L’expérience révèle que :
- 83 % des participants ont suivi le régime pendant toute la durée de l'étude, ce qui témoigne d’une bonne adhésion ;
- non seulement les participants ont perdu de la masse grasse corporelle après 6 mois de ce régime, mais ils bénéficient également d’une baisse significative des scores de fatigue et de dépression ;
- sur la base d’un score pour la santé physique et mentale pouvant aller de 0 à 100, les scores les plus élevés représentant une meilleure santé physique et mentale, les participants passent d’un score moyen de santé physique de 67 au début de l'étude à un score moyen de 79 à la fin ;
- d’un score moyen de santé mentale de 71 au début de l'étude à un score moyen de 82 à la fin ;
- sur la base d’un test courant de progression de la SEP et sur une échelle allant de 0 à 10, avec un score de 1 équivalent à l’absence d’incapacité, les participants passent d’un score moyen de 2,3 au début de l’étude, à 1,9 à la fin ;
- sur la base d’un test de marche de 6 minutes, les participants parcourent en moyenne 500 au début de l'étude et 530 à la fin ;
-
les niveaux de marqueurs inflammatoires dans le sang sont significativement réduits.
Cette petite étude préliminaire suggère donc des bénéfices notables du régime cétogène pour les personnes atteintes de sclérose en plaques. Le régime cétogène est un régime sûr qui peut être suivi sur plusieurs mois, avec une bonne observance. « Des recherches supplémentaires restent nécessaires car il existe quelques risques associés aux régimes cétogènes, dont de calculs rénaux, de troubles digestifs et de carences en nutriments. Il est donc important que les patients atteints de SEP consultent avant de modifier leur régime alimentaire », concluent les chercheurs.
Cependant, même si ses résultats restent à confirmer, cette étude ajoute à la preuve de l’impact possible du régime alimentaire sur les symptômes et le développement de certaines maladies auto-immunes et de la santé globale.
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