SOMMEIL : Pourquoi il devient plus fragile avec l’âge

Cette étude de l’Université de Kent apporte une explication claire de la fragilité croissante du sommeil avec l’âge. Si en vieillissant, l’horloge biologique est généralement soumise à moins de stress et moins de décalage, pourtant nombreuses sont les personnes âgées qui luttent pour garder de bonnes nuits de sommeil. Cette recherche, présentée dans la revue Neurobiology of Aging identifie le processus par lequel l'âge altère la capacité de l'horloge circadienne à rester à l'heure chez les mammifères dont les humains, perturbe les habitudes de sommeil et menace le bien-être.
L’équipe montre « tout simplement » que le vieillissement entraîne une réduction significative de la sensibilité à la lumière dans la partie du cerveau qui contrôle les rythmes circadiens à partir des signaux lumineux, une zone connue sous le nom de noyau suprachiasmatique (SCN).
Les rythmes circadiens physiologiques marqués et stables contribuent à la santé et au bien-être. De précédentes études épidémiologiques ont constaté que le processus de vieillissement a un impact négatif sur le sommeil, d’autres sur les systèmes qui régissent les rythmes circadiens, ce qui entraîne le développement de « mauvaises » habitudes de sommeil.
Une baisse de la sensibilité à la lumière de la voie de réinitialisation du cycle circadien : L’équipe étudie, chez les souris mâles le déclin, avec l’âge, de la régulation du rythme circadien par la lumière. Les scientifiques ont comparé la réinitialisation de l’horloge biologique par la lumière chez des souris jeunes (1-2 mois) et chez des souris âgées (14-18 mois) et exploré les altérations de la « voie glutamatergique » au niveau du noyau suprachiasmatique (SCN) connu pour être impliqué dans la régulation de l’horloge.
- Les chercheurs constatent ainsi, chez les animaux plus âgés une réduction significative de la sensibilité à la lumière du système de réinitialisation du cycle circadien ;
- En clair, cela signifie qu’avec l’âge, la voie glutamatergique au niveau du noyau suprachiasmatique devient de moins en moins sensible aux signaux de lumière qui participent à la régulation ou réinitialisent l’horloge biologique ;
- ce changement semble lié à des altérations de la signalisation du récepteur NMDA au SCN qui « amortissent » l’effet réinitialisation de l'horloge : ainsi, ce récepteur du glutamate (NMDA), utilisé pour transmettre l'information lumineuse, devient, avec le vieillissement, moins efficace à réinitialiser l'horloge circadienne. Le SCN vieillissant souffre aussi du vieillissement de ses composants récepteurs de lumière.
Ces résultats désignent enfin de nouvelles cibles, prometteuses pour traiter les troubles du sommeil liés à l’âge, en améliorant la régularité et la stabilité circadienne chez les personnes plus âgées.
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