SOMMEIL : SUM, un petit réveil dans la tête
C’est un nouveau hub de l’éveil qui vient d’être localisé, par cette équipe de l’Emory University, dans le cerveau et précisément dans la zone du noyau supramammillaire (SUM), situé dans l'hypothalamus. Ce focus sur un groupe de cellules cérébrales responsables de notre éveil, montre que leur inhibition chez la souris permet d’augmenter leur durée de sommeil en particulier de sommeil paradoxal et laisse espérer de nouveaux traitements contre l’insomnie.
Les neurologues avaient déjà soupçonné qu'une composante du système d'excitation ou de réveil pouvait être localisée dans cette zone du cerveau mais, jusqu’à ces travaux l'emplacement précis de ce « réveil cérébral » était inconnu. Ils activent ici la zone identifiée avec un médicament de synthèse (clozapine-N-oxyde) combinés à des récepteurs conçus pour être déclenchés uniquement par ce médicament, injectés par des vecteurs viraux dans l'hypothalamus des souris. Leurs travaux montrent que :
- l'activation de cette zone à l'aide de ces techniques de génétique chimique ciblées entraîne un éveil prolongé pendant les périodes normales de sommeil ;
- l’inhibition de la même zone avec une technique similaire permet d’augmenter la durée de sommeil, en particulier de sommeil paradoxal, même si l’endormissement n’est pas instantané lors de l'administration du médicament.
Une cible pour les patients victimes de troubles du sommeil ou atteints de lésions cérébrales : l’auteur principal, le Dr Nigel Pedersen, professeur de neurologie à l'Université Emory et spécialiste de l'épilepsie à l’Institut Emory Brain Health envisage la possibilité de réguler cette zone par stimulation électrique. Car le noyau supramammillaire déjà connu pour ses connexions à l'hippocampe, aux fonctions de mémoire et de concentration s’avère aussi ici impliquée dans le maintien volontaire de l'éveil et de l'attention.
Des neurones promoteurs puissants de l’éveil sont ainsi identifiés dans cette zone supramammillaire. D’autres manipulations génétiques ont également permis aux scientifiques de déterminer que le glutamate du cerveau était essentiel pour ces signaux de réveil. Ainsi, lorsque les chercheurs suppriment un gène transporteur de glutamate, VGLUT2, du noyau supramammillaire, la stimulation artificielle n'a plus aucun effet sur le réveil et le sommeil.
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