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SUICIDE : 1 décès toutes les 43 secondes dans le monde

Actualité publiée il y a 3 heures 40 min 39 sec
The Lancet Public Health
Si la prévention fonctionne, les suicides continuent d’augmenter dans certaines régions du monde, et de 7 % dans les pays riches d’Amérique du Nord (Visuel Adobe Stock 690908362).

Environ 740.000 décès par suicide surviennent chaque année dans le monde, c’est 1 décès toutes les 43 secondes, conclut ce bilan de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME, Université de Washington). Chaque minute, c’est aussi 4 hommes et 6 femmes qui ont besoin d'un traitement hospitalier en raison d’une tentative de suicide (TS). Ces données, publiées dans le Lancet Public Health, montrent également que si la prévention fonctionne, les suicides continuent d’augmenter dans certaines régions du monde, et de 7 % dans les pays riches d’Amérique du Nord.

 

Parmi les grandes conclusions :

 

  • les hommes meurent par suicide 2 fois plus souvent que les femmes ;
  • les TS des hommes entraînent la mort 3 fois plus souvent que les TS des femmes ;
  • 10 % des suicides d'hommes et 3 % des suicides de femmes ont eu lieu avec une arme à feu ;
  • ces 30 dernières années, le taux mondial de mortalité standardisé par âge pour le suicide a diminué de près de 40 %, ce qui suggère que l'intervention et la prévention fonctionnent ;
  • cependant, les suicides ont augmenté de 39 % en Amérique latine centrale, de 13 % en Amérique latine andine, de 9 % en Amérique latine tropicale et de 7 % dans les pays à revenu élevé d’Amérique du Nord ;
  • 740.000 suicides sont recensés chaque année.

 

L’étude a consisté à analyser les données sur la charge mondiale de morbidité par région, pays, année, âge, sexe et suicide de 1990 à 2021. Cette analyse apporte également les précisions suivantes :

 

  • le taux mondial de mortalité standardisé par âge et via le suicide est passé d’environ 15 décès pour 100.000 à 9 décès pour 100.000 ;
  • ce taux a diminué pour les femmes de plus de 50 % et de 34 % pour les hommes ;
  • au niveau régional, l’Asie de l’Est a enregistré la plus forte baisse, soit 66 % ;
  • l’Amérique latine centrale enregistre la plus forte hausse, soit 39 %, l’Amérique du Nord à revenu élevé une augmentation de 7 %,
  • les États-Unis étant en tête de liste de la région avec une augmentation de 23 % pour les femmes seulement.

 

Le suicide, 21è cause mondiale de décès en 2021 :

« c’est plus que le VIH/SIDA »,

soulignent les auteurs :

 

« Si les progrès réalisés dans la prévention du suicide sont encourageants, il est clair que le suicide continue d’avoir un impact plus important sur certains pays et certaines populations que sur d’autres. La suppression de la stigmatisation liée au suicide et des obstacles à l’accès aux soins de soutien en santé mentale reste une mesure essentielle, en particulier chez les personnes atteintes de troubles mentaux et de toxicomanie », explique le Dr Mohsen Naghavi, auteur principal, chercheur à l’IHME.

 

Une différence flagrante entre les hommes et les femmes : en effet, les hommes sont plus de 2 fois plus susceptibles de se suicider que les femmes, cependant les femmes sont 49 % plus susceptibles de TS. Dans l’ensemble, le taux de mortalité par suicide était de 12,8 pour 100.000 hommes et de 5,4 pour 100.000 femmes. L’incidence des TS nécessitant des soins médicaux mais n’ayant pas entraîné la mort est 3 fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Enfin, les hommes sont 3 fois plus susceptibles de se suicider par arme à feu que les femmes.

 

« Les hommes ont tendance à choisir des méthodes de suicide plus violentes et plus mortelles, comme les armes à feu, tandis que les femmes sont plus susceptibles de choisir des moyens moins mortels, comme l’empoisonnement et l’overdose, qui induisent un taux de survie plus élevé ».

 

L’âge des TS : les hommes comme les femmes se suicident plus tard dans la vie. En 1990, l’âge moyen au décès des hommes était de 43 ans et celui des femmes de près de 42 ans. En 2021, l’âge moyen au décès était passé à 47 ans pour les hommes et à près de 47 ans pour les femmes.

 

Au-delà, l’analyse identifie des « cibles » pour développer des méthodes de prévention du suicide plus efficaces et des approches de soutien mieux adaptées.


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