SYNDROME des ANTI-PHOSPHOLIPIDES : Son diagnostic reste faillible
Attention, chez les patients atteints de ce syndrome rare, les résultats de laboratoire n’apportent pas toujours une image complète, souligne cette équipe de l’Université du Michigan qui révèle, dans la revue ACR Open Rheumatology, toutes les failles du mode diagnostique actuel, notamment l'absence d’évaluation des troubles de la fonction cognitive, un symptôme pourtant fréquent chez les patients atteints du syndrome des antiphospholipides (SAPL).
Le syndrome des antiphospholipides est une maladie auto-immune rare (Incidence de 0,5% en population générale) qui touche majoritairement les femmes (environ 5 fois plus souvent que les hommes). Le SAPL se caractérise par des niveaux élevés d’anticorps antiphospholipides qui conduisent à des complications thromboemboliques dont la formation de caillots de sang dans les vaisseaux et dans certains cas à d’autres symptômes cutanés, neurologiques, cardiaques et rénaux. Le SAPL peut être isolé ou associé à un autre trouble auto-immune, dont le lupus systémique.
Les patients atteints de SAPL reçoivent généralement différents médicaments pour réduire leur risque de coagulation sanguine et pour normaliser leur numération plaquettaire.
Mais, en dépit du suivi médical et des traitements, la plupart des patients se plaignent d’une forte dégradation de leur qualité de vie.
L’étude, la première à analyser des témoignages de patients atteints, révèle qu’en dépit des traitements, ceux-ci se plaignent d’une forte dégradation de leur fonction physique et cognitive et donc de leur qualité de vie. Ici, les chercheurs analysent les résultats rapportés par 139 patients dans 3 questionnaires portant sur leur fonction physique, leur fonction cognitive et l'intensité de la douleur. Cette analyse révèle que :
- la moitié des patients accusent un score de fonction physique inférieur à 45/100 ce qui suggère une altération de la capacité d’activité physique quotidienne ;
- un quart des patients obtiennent un score cognitif inférieur à 40 aux tests de fonction cognitive, suggérant une déficience perçue -et autodéclarée ;
- les déficiences de fonction physique et de fonction cognitive autodéclarées, ainsi qu'une intensité de douleur plus élevée, ne sont pas systématiquement associées à des marqueurs cliniques suggérant une forme plus sévère de la maladie ;
- en revanche ces déficiences plus sévères sont résolument associées à des facteurs de mode de vie modifiables tels que l'obésité et le tabagisme.
- les patients prenant des médicaments généralement prescrits pour la santé mentale, tels que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, signalent une détérioration des fonctions physiques et cognitives et une intensité de la douleur plus élevées ;
- ces problèmes de santé mentale sont confirmés comme fréquents chez ces patients atteints de SAPL, comme ils le sont d’ailleurs, d’une manière générale, pour les patients atteints de troubles auto-immunes ;
Les chercheurs concluent à
un décalage entre les tests d’évaluation clinique et la réalité des symptômes de la maladie,
tels que perçus par les patients. En particulier, de nouvelles études devraient se concentrer sur les symptômes fréquents de dépression chez ces patients, et le diagnostic inclure une évaluation de la fonction cognitive.
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