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TCA, électrolytes élevés et risque de décès

Actualité publiée il y a 1 jour 10 heures 14 min
The Lancet Psychiatry
Ces travaux désignent les niveaux d’électrolytes comme un marqueur signifiant du risque de complications, chez ce groupe de patients atteints de TCA (Visuel Adobe Stock 442355541)

Des niveaux d’électrolytes anormaux chez les personnes atteintes de troubles de l’alimentation (TCA) peuvent augmenter non seulement le risque de mauvais résultats de santé mais aussi le taux de décès, conclut cette équipe de psychiatres et biologistes de l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES, Ontario, Canada) et de l’Hôpital d’Ottawa. Des travaux publiés dans le Lancet Psychiatry, qui désignent les niveaux d’électrolytes comme un marqueur signifiant du risque de complications, chez ce groupe de patients.

 

32 % des personnes atteintes d’un trouble du comportement alimentaire (TCA) présentent des niveaux d’électrolytes anormaux,

associés à un risque plus élevé de décès, toutes causes. Ces anomalies électrolytiques s’avèrent également liées au développement d’autres problèmes de santé graves, notamment la maladie rénale chronique ou aiguë, les fractures osseuses ou encore l’occlusion intestinale.

 

On sait que les électrolytes, comme le potassium et le sodium, peuvent affecter le fonctionnement de l’organisme. Il est fréquent de constater que les personnes atteintes de troubles de l’alimentation présentent des anomalies électrolytiques dues à des comportements comme « la purge », l’utilisation de laxatifs et la déshydratation.

 

L’auteur principal, le Dr Marco Solmi, directeur du Programme des TCA à l’Hôpital d’Ottawa et directeur de recherche en psychiatrie de l’Université d’Ottawa, ajoute : « ces résultats devraient conduire à intégrer les niveaux d’électrolytes dans les critères pris en compte pour l’évaluation des TCA ».

 

L’étude est l’une des premières de grande envergure à identifier un tel facteur de risque et marqueur, de mortalité et de mauvais résultats de santé, chez 6.000 participants souffrant de TCA. Les participants ont subi un test de niveau d’électrolytes dans l’année suivant leur diagnostic, et les niveaux d’électrolytes ont été enregistrés dans leurs dossiers. L’analyse de ces données révèle que :

 

  • la plupart des participants avaient reçu un diagnostic de TCA non spécifié, soit ne correspondant pas aux critères de l’anorexie, de la boulimie et de l’hyperphagie (pour 59 % d’entre eux), ne correspondant pas aux critères de l’anorexie mentale (22 %) et de la boulimie mentale (15 %).
  • l’âge moyen des participants était de 27 ans et 89 % étaient des femmes ;
  • 32 % présentaient une anomalie électrolytique et ceux-là mêmes présentaient des comorbidités ;
  • parmi les participants avec anomalie électrolytique, 16 % sont décédés,

vs 6 % pour les participants sans ;

  • ces anomalies électrolytiques s’avèrent également associées à un risque plus élevé d’hospitalisation et d’autres problèmes de santé graves,
  • cette association n’est cependant pas retrouvée avec le risque d’infection ou de maladie cardiaque.

 

Des résultats qui soulignent l’importance de tester les niveaux d’électrolytes chez les patients souffrant de TCA pour pouvoir identifier et prévenir les risques de comorbidités et de décès.

 

L’éducation thérapeutique (ETP) et la sensibilisation des patients ont également leur rôle à jouer. « car les troubles de l’alimentation sont des pathologies dont les patients nient souvent l’existence ou dont ils n’apprécient pas les conséquences sur leur santé », ajoutent les auteurs, qui suggèrent de redéfinir la façon dont les cliniciens évaluent la gravité des troubles de l’alimentation.


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