TROUBLES COGNITIFS : Ils n’arrêtent pas pour autant la conduite automobile
Une étude récente avait mis en exergue 2 grands facteurs d’accident automobile, l’âge avancé et l’utilisation de substances, dont l’alcool. Ainsi, les conducteurs âgés qui de surcroît consomment de l’alcool ou d’autres substances ont un risque multiplié jusque par 4 d'être responsables d'un accident de voiture. Alors que la majorité des personnes âgées continuent de conduire, cette équipe de l’Université du Michigan ajoute que c’est également le cas de nombreuses personnes âgées et atteintes de troubles cognitifs. Les auteurs soulignent, dans le Journal of the American Geriatrics Society, l'importance pour les professionnels de santé d'alerter ces patients contre les risques encourus.
L'étude qui a suivi plus de 600 participants, âgés de plus de 65 ans, diagnostiqués avec une déficience cognitive, révèle que :
- 61,4 % d’entre eux sont toujours des conducteurs réguliers ;
- seulement un tiers des professionnels de santé ont mis en garde ces patients contre les risque possibles de la conduite au grand âge.
L’auteur principal, le Dr Lewis B. Morgenstern, professeur de neurologie, de neurochirurgie et de médecine d'urgence à l'Université du Michigan explique que "pour un tout petit nombre d’entre eux atteints de troubles cognitifs très légers, continuer à conduire, accompagné, peut être bénéfique et sans danger, mais ce n’est pas le cas pour l’immense majorité d’entre eux ».
Tout passe par une évaluation et une discussion avec le médecin traitant,
et le cas échéant, par une évaluation de la capacité de conduite sur route.
Le contexte est à une hausse de la prévalence de la maladie d'Alzheimer et des démences apparentées avec le vieillissement des populations, et ce même vieillissement en moyenne en « meilleure santé » favorise la poursuite de la conduite, même à un âge très avancé. Cependant la prévalence de ces conditions neurodégénératives augmente aussi et ces mêmes conditions peuvent affecter les compétences neuropsychologiques et visuelles qui réduisent les réflexes et la capacité de conduire en toute sécurité. Les chercheurs citent une précédente recherche ayant démontré que la démence a des effets modérés à importants sur la conduite et que les personnes atteintes ont un risque accru d’échec à un examen de conduite vs des personnes du même âge mais exemptes de démence.
Le message passe par les professionnels de santé : alors que seuls 35 % des professionnels de santé abordent la question avec leurs patients âgés et s’inquiètent de leu capacité à conduire en toute sécurité, les auteurs les appellent à mettre en garde leurs patients sur les risques associés. Les échanges sur ce sujet sont difficiles, car ils sous-entendent aussi la perte d'autonomie avec des conséquences pour les soignants et les aidants en termes d'exercice.
Les proches devraient eux-aussi évaluer si la personne âgée est toujours apte à la conduite et avoir des discussions voire poser des directives préalables à la prise du volant.
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