Un ANTIBIOTIQUE contre la neurodégénérescence ?
Cet antibiotique, la minocycline, pourrait bien protéger contre les maladies neurodégénératives au cours du vieillissement. La minocycline permet ici de prolonger la durée de vie et d’améliorer l'équilibre des protéines, notamment en bloquant leur agrégation chez le ver « vieillissant », montre cette équipe de scientifiques du Scripps (La Jolla). Un mécanisme de protection décrypté dans la revue eLife qui pourrait être exploité en thérapeutique pour contribuer, peut-être, à prévenir les maladies neurodégénératives.
Car l'agrégation de protéines est caractéristique et à l'origine de plusieurs maladies cérébrales progressives liées à l'âge, notamment la sclérose latérale amyotrophique, la maladie d'Alzheimer, la maladie de Parkinson et la maladie à prions. En montrant que la minocycline prévient cette accumulation chez l’animal âgé, cette étude suggère ses promesses dans le traitement des neurodégérescences.
Objectif protéase : le nombre de protéines dans une cellule est équilibré par le taux de fabrication et d'élimination des protéines, appelé « protéostase » (de protéines et homéostasie, ou équilibre du réseau de protéines). Avec le vieillissement cet équilibre se dégrade. L’idée serait donc de trouver le moyen d'améliorer ou de rétablir la protéostase, ce qui permettrait de prolonger la durée de vie et la santé, en traitant les personnes âgées dès les premiers signes de symptômes neurodégénératifs ou de marqueurs de maladie neurodégénérative, tels que l'accumulation de protéines.
L'équipe a donc testé 21 molécules différentes déjà connues pour prolonger la durée de vie du ver Caenorhabditis elegans (C. elegans). Le seul médicament efficace s’avère la minocycline. Elle constate alors que la minocycline exerce un effet sur l’agrégation des protéines chez les vers, et en particulier l’agrégation de 2 protéines caractéristiques, l’α-synucléine et l’amyloïde-β, connues pour se développer respectivement dans les maladies de Parkinson et d'Alzheimer.
Quel mécanisme ? à l’aide de plusieurs expériences, les chercheurs montrent que la minocycline affecte directement le mécanisme de fabrication des protéines de la cellule, appelé ribosome. C’est vrai chez le ver, mais également sur des lignées cellulaires de souris et humaines. Enfin, sur des vers à la capacité de fabrication de protéines plus ou moins importante, l’équipe montre que la minocycline prolonge la durée de vie en contrôlant le taux de production de protéines au ribosome.
L’étude révèle ainsi comment la minocycline empêche l'agrégation de protéines et jette les bases de nouveaux traitements visant à optimiser cet effet, d’un médicament par ailleurs déjà approuvé pour un large éventail de maladies neurodégénératives.
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