USI : Rotations plus courtes, moins de burn out
Ce résultat est sans surprise mais cette étude a le mérite de le documenter : des rotations plus courtes dans les unités de soins intensifs (USI) atténuent l'épuisement professionnel des médecins et des personnels soignants, souligne cette étude pilote de la Penn Medicine. A la clé, selon ces conclusions présentées dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, une plus grande satisfaction professionnelle et une meilleure qualité des soins.
Réduire la durée des rotations en unité de soins intensifs en passant d'un planning sur 14 jours consécutifs à un planning sur 7 jours permet de limiter l'épuisement professionnel des personnels de soins intensifs, révèle cette étude, la première à valider l'efficacité d'une rotation plus courte pour réduire le taux de burn out.
Réduire le nombre de jours consécutifs
L'équipe constate que les rotations plus courtes non seulement entraînent une réduction, jusqu'à 41%, du taux d'épuisement professionnel, mais aussi une plus grande satisfaction professionnelle. Un point important, alors qu’en médecine de soins intensifs, les périodes de stress extrême peuvent vite entraîner un épuisement professionnel élevé.
L'épuisement professionnel, émotionnel ou physique, est fréquent chez les médecins, en particulier en USI ou en service des urgences. Ce « burn out » entraîne une fatigue mentale, une diminution de la qualité des soins et des absences. En mai 2018, la Penn Medicine a lancé une initiative pilote sur 4 types de rotations pour identifier des stratégies efficaces à réduire l'épuisement professionnel et à optimiser la qualité des soins. L’équipe, qui avait constaté des taux élevés d’épuisement professionnel chez les médecins en USI sur la base d’une organisation calée sur 14 jours, a testé une stratégie limitant le nombre maximal de jours de travail consécutifs. De mai 2018 à février 2019, l'équipe a réalisé plus de 180 sondages auprès de 29 médecins à différents moments au cours de leurs rotations, y compris le 7è jour d'une rotation de 14 jours. Cette analyse montre que :
- l'épuisement et l'épanouissement professionnels varient selon la durée de la rotation ;
- en pratique, dans une unité de 24 lits gérée par 2 médecins de soins intensifs et internes en médecine, sur une rotation de 2 semaines, le taux d’épuisement professionnel est d’environ 60% et le taux « d’épanouissement » de 47% ;
- dans une unité de 8 lits gérée par un médecin de soins intensifs et 2 soignants spécialisés, sur une rotation d’une semaine, le taux d’épuisement professionnel est de 24% et le taux d’épanouissement de 76%.
Les rotations plus courtes ont-elle une incidence négative sur la continuité des soins ? L’équipe du Dr Meeta Prasad Kerlin, professeur de médecine et auteur principal de l’étude a bien vérifié ce point : « Sur la base des commentaires de nos médecins de soins critiques, de nos collègues et de nos résidents, nous avons constaté que les rotations plus courtes pouvaient en fait conduire à une meilleure expertise et une meilleure qualité des soins car les personnels se sentent plus engagés et plus énergiques ».
Ainsi, il existe de nouvelles stratégies à mettre en place par les organisations de soins, telles que des rotations de personnel plus courtes, qui ont un impact réel sur les taux d'épuisement professionnel et le bon accomplissement des tâches.
Dans les hôpitaux ayant participé à l’étude, cette approche de planification a été mise en place et a permis une réduction du burn out et une meilleure satisfaction professionnelle des personnels de santé.
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