VIEILLISSEMENT CÉRÉBRAL : La restriction calorique pour garder l’esprit jeune
Un régime pauvre en graisses et un apport calorique limité bloquent l'activité inflammatoire liée au vieillissement et induite par la microglie, un ensemble de cellules spécialisées qui assurent l'immunité du système nerveux. La démonstration ici faite chez la souris, dans la revue Frontiers in Molecular Neuroscience, confirme les bénéfices anti-âge de la restriction calorique et révèlent que la pratique de l'exercice est bien moins efficace à prévenir le déclin cognitif ou la neurodégénérescence.
Car les microglies sont des cellules spécialisées du cerveau qui contribuent à maintenir l'intégrité et le fonctionnement normal du tissu cérébral. Le dysfonctionnement de ces cellules est lié à des troubles neurodéveloppementaux et neurodégénératifs. Le vieillissement est associé à l'inflammation déclenchée par la microglie dans des zones spécifiques du cerveau, mais jusqu’à cette étude on ne connaissait pas les facteurs de mode de vie pouvant influencer ce processus.
Les chercheurs montrent qu’un régime pauvre en graisses combiné à un apport calorique limitée empêche l'activation de ces cellules immunitaires du cerveau chez les souris âgées. Alors que l’obésité et le vieillissement sont deux phénomènes en hausse dans nos sociétés, que les conséquences sur le système nerveux central restent encore peu étudiées, l’étude montre que le régime alimentaire est essentiel aussi pour la santé cérébrale, explique en substance, le Dr Bart Eggen, chercheur au Centre médical universitaire de Groningen (Pays-Bas). L’étude regarde en effet, chez des souris âgées de 6 mois puis de 2 ans, l'impact de régimes riches et pauvres en graisses, de la restriction calorique et de la pratique de l’exercice, sur l'inflammation et les marqueurs microgliaux d’une zone spécifique du cerveau, l'hypothalamus.
Un régime pauvre en graisses en combinaison avec un apport calorique très limité : le seul cas où l'activation inflammatoire induite par le vieillissement de la microglie est évitée se produit lorsque les souris sont soumises à un régime pauvre en graisses en combinaison avec un apport calorique très limité. L’un de ces 2 régimes n’est pas suffisant à induire cet effet, précisent les auteurs. De plus, si l'exercice reste associé, bien sûr à la réduction du risque d'autres maladies, il s’avère significativement moins efficace que la restriction calorique à prévenir ces changements.
Conserver un cerveau plus alerte grâce au régime alimentaire : d’autres recherches seront nécessaires pour comprendre ces résultats. De plus, ici, les souris ont reçu le même type de régime tout au long de leur vie. Ensuite, la performance cognitive des souris n’est pas tout à fait comparable à celle des humains. Néanmoins, ces données suggèrent que la teneur en graisse d'un régime alimentaire ainsi que l’apport calorique sont des facteurs majeurs de vieillissement du cerveau,
et qu’il pourrait être possible de conserver un cerveau plus alerte en ralentissant, par le régime alimentaire, le vieillissement de la microglie.
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