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ALCOOL: Et si le rituel de consommation était aussi bon que la boisson?

Actualité publiée il y a 8 années 7 mois 1 semaine
Frontiers in Behavioral Neuroscience

Cette étude confirme finalement pour la dépendance à l’alcool, un phénomène similaire à d’autres addictions, comme la dépendance tabagique ou alimentaire. Il s’agit à nouveau du rôle clé joué par certains stimuli qui vont finalement entraîner le développement d’un réflexe de Pavlov, comme titre cette étude. Mais ici, les auteurs vont plus loin, les stimuli non seulement déclenchent ce comportement répétitif de consommation mais à terme, devenant parties prenantes du « cérémonial » de la consommation, deviennent en soi attrayants et capables de déclencher une récompense -ou du plaisir-, au même titre que l’alcool. Des conclusions obtenues sur l’animal, présentées dans la revue Frontiers in Behavioral Neuroscience, qui peuvent contribuer à développer de nouvelles thérapies capables d'atténuer ces réponses indésirables à ces signaux associés à la consommation et à la récompense.

Les humains ne sont pas très différents des autres animaux, rappellent les auteurs de l'Université Concordia et sont capables, comme le chien de Pavlov, par conditionnement, d'associer stimuli environnementaux et récompenses. Ces signaux pavloviens qui prédisent la consommation d'alcool peuvent nous mener à la dépendance. Tout comme les stimuli alimentaires peuvent nous mener à l'obésité. Mais de plus, dans certains cas, ces stimuli peuvent devenir attrayants.


La dépendance aggravée par notre capacité d'apprentissage : nous apprenons à répéter nos comportements à partir d'indices prédictifs, or ces signaux prédictifs de la consommation d'alcool en devenant eux-mêmes attirants, nous répétons ces comportements -ici la consommation d'alcool- aussi pour le plaisir que nous retirons de nos interactions avec ces signaux. L'implication est simple, pour changer ses habitudes de consommation, il faut aussi modifier l'ensemble des facteurs entourant la consommation.

Ø L'exemple est donné de verres spécialement conçus pour différents types d'alcools et qui favorisent, chez leur utilisateur, de fortes préférences pour ces mêmes boissons.

Un signal prédictif peut devenir en soi désirable : 25 rats de laboratoire conditionnés pour associer un signal visuel à la présence d'éthanol finissent par se rendre à l'endroit précis où ils peuvent avoir accès à l'alcool. Cependant, au bout d'un certain temps, les rats se dirigent plutôt vers le signal visuel lui-même, pour interagir avec, plutôt que vers l'accès à l'alcool. Et ce comportement se poursuit même si les rats ne gagnent rien à jouer avec le signal. Les rats se montrent même « prêts à faire des efforts » pour qu'on leur montre ce signal visuel précédemment associé à l'alcool... Ces résultats donnent à penser qu'un signal prédictif peut devenir en soi désirable.

De la dépendance du rat à la dépendance chez l'humain ? En reproduisant ces comportements chez le rat, les chercheurs parviennent à mieux comprendre les facteurs qui régissent la dépendance chez l'Homme, mais peuvent aussi découvrir et tester des thérapies capables d'atténuer ces comportements indésirables, comme la réponse aux signaux qui prédisent la consommation d'alcool. Les modèles murins peuvent également renseigner sur les mécanismes du cerveau en jeu.


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