AUTISME: Mortalité prématurée et grande vulnérabilité
Une personne atteinte d’autisme a, en moyenne, une espérance de vie de 54 ans, vs 70 en population générale. Des taux de suicide alarmants chez les personnes autistes, c’est la révélation de cette étude suédoise, menée sur plus de 25.000 participants atteints de ce trouble. De toutes nouvelles données, présentées dans le British Journal of Psychiatry qui alertent globalement sur de multiples causes de décès -dont le suicide, mais aussi l’épilepsie- et appellent à de sérieuses recherches sur leurs facteurs, génétiques et environnementaux et à la mise en place de protocoles de suivis spécifiques, bien au-delà de la prise en charge de l’autisme.
Les chercheurs du Karolinska Institutet ont travaillé sur les données de longévité de 27.122 personnes diagnostiquées avec un trouble du spectre autistique (TSA) et ont analysé les principales causes de décès, en fonction du sexe et du type d'autisme. Les TSA pris en compte comprenaient le syndrome d'Asperger, l'autisme et les autres troubles envahissants du développement. Les participants ont été répartis en 2 groupes, « autisme léger » et « sévère » (faible fonctionnement, fortes difficultés d'apprentissage, faible capacité cognitive). Les chercheurs ont ensuite comparé les données avec celles d'un groupe témoin, apparié pour l'âge et le sexe. L'analyse apporte des résultats frappants :
· Les personnes atteintes de TSA ont un risque multiplié par 2,56 de décès sur la durée de suivi de 14 ans,
· et l'âge moyen de décès des personnes atteintes de TSA est de 54 ans, vs 70 ans pour les personnes exemptes.
· ce résultat est particulièrement significatif chez les participants atteints d'une forme sévère d'autisme, dont le risque de décès à 14 ans est multiplié par 5 et dont l'espérance de vie n'atteint que 40 ans.
· et chez les femmes, qui présentent un risque de mortalité multiplié par 9 vs des femmes du même âge exemptes de TSA.
Les principales causes de décès comprennent :
· certains troubles neurologiques dont l'épilepsie (déjà documentée comme associée au TSA), avec un risque de décès sur la période de suivi, multiplié par 7,5,
· le suicide, soit un risque multiplié par 7,5.
Ces résultats ne signifient pas que les personnes atteintes de TSA ont une espérance de vie systématiquement raccourcie, ils suggèrent qu'elles sont plus vulnérables et nécessitent un suivi et des soins médicaux au-delà de leur TSA. Les difficultés sociales et de communication peuvent non seulement avoir des effets sur la santé mentale, mais aussi rendre plus difficile l'accès aux soins de santé ou aux groupes de soutien. Des données donc qui peuvent aider médecins, infirmières et autres soignants à détecter les problèmes de santé possible et à mettre en œuvre des protocoles de suivi et de traitement efficaces et personnalisés.
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