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AVC: Les 10 facteurs de risque modifiables qui font 90% du risque

Actualité publiée il y a 8 années 5 mois 1 semaine
The Lancet

L’accident vasculaire cérébral (AVC) est l’une des principales causes de décès et d'invalidité à vie, en particulier dans les pays à faibles et moyens revenus. On retiendra de cette étude menée sur près de 27.000 personnes, le caractère largement évitable de l’AVC, un fardeau lourd de séquelles pour le patient et coûteux pour les systèmes de santé. Avec un facteur majeur, l’hypertension artérielle (HTA), et, globalement, 10 grands facteurs de risques responsables de 90% des cas. Des conclusions présentées dans le Lancet qui livrent un message simple : en adoptant un mode de vie sain, on réduit de 90% son risque d’AVC.

Les deux principaux types d'AVC sont l'accident vasculaire cérébral ischémique (causé par des caillots sanguins), qui représente 85% des cas, et l'AVC hémorragique (saignement dans le cerveau). La prévention de l'AVC nécessite une compréhension claire des causes évitables clés de ces deux processus de développement. L'identification de ces facteurs de risque, avec quelques différences selon les régions du monde, va permettre de développer des stratégies ciblées pour prévenir l'AVC.


L'étude « complète » Interstroke porte sur 20.000 participants de plus de 32 pays en Europe, en Asie, en Amérique, en Afrique et en Australie et vise également à identifier les principales causes d'AVC dans différents groupes de population, en fonction de l'âge, du sexe et des deux types d'AVC. Cette analyse menée par une équipe de l'Université McMaster (Canada) et de l'Université de Galway (Irlande), avec des collaborateurs de 32 pays a porté sur les données préliminaires de la première phase de l'étude Interstroke, et pu identifier 10 facteurs de risque modifiables d'AVC chez 6.000 participants de 22 pays. L'échantillon est de taille suffisante pour explorer les facteurs de risque d'AVC dans toutes les grandes régions du monde, pour différents groupes de population clés et pour les sous-types d'AVC, précise le Dr Martin O'Donnell, auteur principal de l'étude.

Pour estimer l'incidence des AVC associée à des facteurs de risque spécifiques, les chercheurs ont calculé la part de risque attribuable à chaque facteur (population attributable risk : PAR) soit la charge de morbidité globale qui pourrait être éliminée si un facteur de risque individuel était évité. Le « PAR » est ainsi estimé à :

· 47,9% pour l'hypertension,

· 35,8% pour l'inactivité physique,

· 23,2% pour une mauvaise alimentation,

· 18,6% pour l'obésité,

· 12,4% pour le tabagisme,

· 9,1% pour les causes cardiaques,

· 3,9% pour le diabète,

· 5,8% pour la consommation d'alcool,

· 5,8% pour le stress,

· 26,8% pour les lipides (apolipoprotéines).

Ø Ces 10 facteurs pèsent pour 90,7% du risque d'AVC : la plupart de ces facteurs de risque sont connus pour être également associés les uns aux autres. Lorsqu'ils sont combinés tous ensemble, le PAR total pour ces facteurs de risque dépasse les 90%, un résultat qui vaut quelle que soit la région du monde, l'âge ou encore le sexe.

Néanmoins, quelques différences selon les régions du monde :

· le PAR pour l'hypertension varie de 38,8% en Europe occidentale, Amérique du Nord, et en Australie à 59,6% en Asie du Sud-Est,

· le PAR pour la consommation d'alcool est la plus faible en Europe occidentale, Amérique du Nord, l'Australie et la plus élevée en Afrique (10,4%) et en Asie du sud (10,7%),

· le PAR pour l'inactivité physique est le plus élevé en Chine.

· La fibrillation auriculaire (rythme cardiaque irrégulier) est plus significativement associée au risque d'AVC ischémique (PAR allant de 3,1% en Asie du Sud à 17,1% en Europe occidentale, Amérique du Nord, et en Australie),

· Le PAR pour les niveaux de lipides est de 24,8% en Europe de l'ouest, Amérique du Nord, et Australie mais de 67,6% en Asie du Sud.

Cette étude Interstroke démontre que la majorité des AVC est due à des facteurs de risque modifiables connus et courants. Une alimentation équilibrée, la pratique de l'exercice, l'absence de tabagisme et d'abus d'alcool vont déjà considérablement réduire le risque. L'étude confirme également que l'hypertension est le facteur de risque modifiable le plus important, partout dans le monde.

Des experts commentent et livrent 3 messages clés :

1. l'AVC est une maladie éminemment évitable dans le monde, indépendamment de l'âge et du sexe.

2. L'importance relative des facteurs de risque modifiables nécessite le développement de programmes spécifiques de prévention primaire, adaptés aux différentes régions,

3. des recherches supplémentaires sur les facteurs de risque d'AVC sont nécessaires pour les pays et les groupes ethniques qui n'ont pas été inclus dans l'étude Interstroke.


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