PRÉMATURITÉ: La musicothérapie apporte de l'humanité dans les soins
On considère qu’un enfant est prématuré s’il naît avant 37 semaines d’aménorrhée. C’est le cas d’environ d’un nouveau-né sur 10 et c’est le cas au CHU de Bordeaux, où ces petits prématurés et leurs familles vont trouver toute l’expertise du centre de recours régional pour les soins et le suivi des grands prématurés. Ainsi, en 2015, le plus petit bébé accueilli dans l’unité de réanimation pédiatrique, né à 24 semaines d’aménorrhée, ne pesait que 460 grammes. Pour les équipes de réanimation néonatale et de néonatologie et tous les professionnels impliqués (équipe paramédicale, médecins, kinésithérapeutes, psychomotriciens, psychologues, diététiciennes), l’enjeu est humain tout autant que technique. L’incursion de la musicothérapie et du chant dans ce contexte hautement technologique apporte un regard différent sur les pratiques de soins.
Au CHU de Bordeaux, sur les plus de 5.000 naissances prises en charge chaque année, un peu plus de 10% soit plus de 550 sont prématurées. Ces nouveau-nés nécessitent des soins techniques d'une très grande précision et une surveillance toute particulière de leur confort physique et psychique. Une expérimentation originale autour du chant, menée par l'équipe de réanimation pédiatrique semble aujourd'hui apporter une pause et un temps d'échange dans un contexte de soin souvent bruyant et bouleversant.
Associés par l'équipe à la démarche de soins, partenaires de ce projet de naissance mais aussi des complications possibles, les parents, confrontés à la fragilité de l'existence de leur tout petit, vivent en effet des moments bouleversants. Dans certains cas, l'état du nouveau-né peut se dégrader, avec des complications graves (neurologiques, respiratoires, digestives ou cardio-circulatoires) et exposer l'enfant à un risque vital. D'autres fois, c'est la très grande immaturité de l'enfant qui est la cause de difficultés. La prise en charge des défaillances vitales dans ces situations extrêmes obligent d'avoir les capacités, en équipe, de s'interroger sur le caractère raisonnable ou pas de la poursuite de la réanimation.
Un contexte de soins sonore et agressif : le contexte de prise en charge de ces petits prématurés est hautement technique et parfois bruyant : Les équipements utilisés pour la prise en charge et la surveillance des prématurés bénéficient d'une technologie de plus en plus performante (ventilateurs, appareil d'échocardiographie, surveillance neurologique). Ils permettent l'excellence du soin apporté à ces enfants et nécessitent des formations régulières et de haut niveau pour les équipes. Mais l'univers de soin reste sonore et agressif.
Le chant pour faire une pause : alors que les patients, soignants et familles évoluent dans un environnement bruyant, l'équipe soignante a eu l'idée d'initier ce projet de musicothérapie couvrant la réflexion sur l'environnement sonore, la musique et le chant. L'expérimentation montre que la musique renforce les liens entre les différents acteurs et l'enfant. « Grâce au chant, l'enfant se détend, entre en communication, est à l'écoute. Nous observons des parents qui s'en saisissent pour créer ou renforcer le lien auprès de leur enfant et lui apporter un moment d'apaisement. Des moments parfois magiques avec des cultures différentes, des échanges intergénérationnels, un instant où le temps s'arrête. » témoigne Marie-Pierre Rodriguez, cadre de santé de l'unité de réanimation pédiatrique et néonatale.
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