ALLAITEMENT : Avec le lait maternel, un microbiome buccal plus sain
On connait déjà les différences significatives de prévalences bactériennes clés dans la bouche des bébés allaités et non allaités et l’existence d’interactions entre le lait maternel et la salive du bébé, leur synergie pouvant renforcer l'immunité innée en régulant le microbiome buccal du nouveau-né. Cette étude de l’Université de technologie du Queensland confirme ce rôle clé de l’allaitement maternel dans la formation d’un microbiome buccal sain et montre que le mélange du lait maternel et de la salive inhibe la croissance de mauvaises bactéries, jusqu'à 24 heures après.
Des résultats qui confirment que le lait maternel est bien plus qu'une simple source de nutrition pour les bébés, car il joue ce rôle clé dans la formation d'un microbiome buccal sain, résume le Dr Emma Sweeney professeur à l’Institute of Health and Biomedical Innovation de l’Université de Queensland. Ses précédentes recherches avaient déjà révélé que l'interaction de la salive néonatale et du lait maternel libère des composés antibactériens, notamment du peroxyde d'hydrogène.
Une enzyme appelée xanthine oxydase : le lait maternel est riche en une enzyme appelée xanthine oxydase qui agit sur deux substrats, présents dans la salive des bébés. La libération de peroxyde d'hydrogène par cette interaction active également le système de la lactopéroxydase qui produit des composés supplémentaires à l’activité également antibactérienne : ces composés participent en effet à la régulation de la croissance des différents microorganismes.
Le microbiote buccal du nouveau-né, un facteur important pour sa santé et son bien-être : lorsque les chercheurs exposent une variété de micro-organismes à des mélanges de lait maternel et de salive, ils constatent que la croissance de certains micro-organismes est inhibée, immédiatement et pendant 24 heures au maximum. Cela est constaté pour des bactéries considérée ou non comme pathogènes, ou encore commensales. Globalement, l’équipe constate que les changements dans ces communautés bactériennes chez les nouveau-nés ont des implications importantes sur les risques d’infection ou de maladie tôt dans la vie. « Alors que le microbiote buccal chez l'adulte est plutôt stable, le microbiote dans la bouche des nouveau-nés est beaucoup plus dynamique et d’avère médié par l’alimentation au cours des premiers mois de vie ».
Ainsi, la combinaison lait maternel et salive joue un rôle important dans la formation d'un microbiote buccal sain pendant les premiers mois de vie, mais elle a également des conséquences importantes pour les bébés prématurés ou les bébés alimentés par sonde. Car dans ces cas, le lait maternel et la salive des bébés ne se mélangent pas et les nourrissons ne bénéficient donc pas des avantages des composés antibactériens libérés pendant l'allaitement.
Et cet effet bénéfique ne s’arrête pas forcément à la bouche… Les chercheurs pensent que cette activité antimicrobienne observée dans la bouche pourrait également se poursuivre dans l'estomac et les intestins du bébé…
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