ALZHEIMER : La rapamycine, une clé contre le déclin vasculaire cérébral lié à l'âge ?
De récentes études ont décrypté le lien entre la santé cérébrovasculaire, son déclin et l’apparition des démences, dont la maladie d’Alzheimer. Il est de plus en plus clair que l’altération du débit sanguin cérébral avec l’âge est un facteur majeur de déclin cognitif. Cette étude d’une équipe de l’Université du Texas menée chez l’animal montre que la rapamycine connue pour ses effets immunosuppresseurs et anti-vieillissement, en supplémentation dans le régime alimentaire permet d’augmenter le débit sanguin cérébral et d’inverser cet effet lié à l’âge. Ces conclusions, présentées dans la revue Cell Aging ont incité les chercheurs à étudier d’ores et déjà la sécurité du médicament chez les personnes atteintes de déficience cognitive légère, un état précurseur de la démence.
Dès l'enfance, le cerveau consomme des quantités extraordinaires d’énergie mais, avec l’âge, il n’a plus assez de ressources métaboliques pour reconstituer ses réserves. Les neurones ont besoin de glucose et d'oxygène pour fonctionner et sont alimentés par les vaisseaux sanguins, cependant, en vieillissant, le système cérébrovasculaire devient moins efficace. Des recherches récentes menées par une large population de participants à la Framingham Heart Study, qui ont permis de cartographier les facteurs de risque précoces de la maladie d'Alzheimer, ont également suggéré que le premier de tous les facteurs de la maladie, est une altération du débit sanguin cérébral.
La rapamycine pourrait inverser le déclin cognitif
La rapamycine, une molécule habituellement prescrite comme anti-rejet (Sirolimus) lors de greffes d'organes est bien documentée pour ses propriétés de jouvence cérébrale ou pour ses effets anti-stress. La molécule agit comme un agent métabolique qui inhibe une voie biologique –connue comme la voie mTOR (mammalian Target Of Rapamycin)- présente chez pratiquement tous les mammifères. Le composé favorise la prolifération cellulaire et la synthèse protéique : en effet, la cible de la rapamycine, TOR, est une voie qui contrôle la croissance et le vieillissement cellulaires. TOR favorise la perte de synapses et la réduction du débit sanguin cérébral au cours du vieillissement. La rapamycine empêche ou freine ces effets de TOR au cours du vieillissement.
Cette étude confirme en effet que le flux sanguin vers le cerveau diminue avec l'âge mais suggère aussi que la perte de mémoire peut être inversée avec la rapamycine, qui contribue à rétablir un flux sanguin cérébral normal : ici, les chercheurs soumettent des rats d’âge moyen et jusqu’à l’âge avancé, à un régime comprenant une faible dose de rapamycine. L’expérience montre que les animaux très vieux supplémentés maintiennent une circulation sanguine cérébrale identique tout au long de la vie. En revanche, les rats âgés non traités ont reproduit ce qui est observé chez des adultes plus âgés, soit une réduction drastique du flux sanguin vers le cerveau, avec pour conséquence une perte de mémoire.
« Face au vieillissement, principal facteur de risque de démence, la rapamycine, un médicament connu pour favoriser la longévité, permet de préserver l'intégrité de la circulation cérébrale et les performances de la mémoire chez les personnes âgées », suggère ainsi l’étude. L’équipe teste déjà la sécurité du médicament chez les personnes atteintes de déficience cognitive légère. Les chercheurs espèrent avoir trouvé le moyen de prévenir le développement de la maladie d’Alzheimer chez certains patients.
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