ALZHEIMER : L’œil ce périscope ouvert sur le cerveau
La détection non invasive de la maladie d'Alzheimer, le tout avec une spécificité et une sensibilité élevées pourrait permettre une intervention et une prise en charge plus rapide et plus efficace des patients. Or ces patients atteints présentent toute une série de pathologies rétiniennes, dont des dépôts de protéines ß-protéines amyloïdes (Aβ) situés à la périphérie de la rétine. L'idée simple reprise par cette équipe du Centre médical Cedars-Sinai (Los Angeles) et documentée dans la revue JCI Insight est celle d’un examen oculaire non invasif pour détecter les signes clés de la maladie des années avant l’apparition des premiers symptômes.
Ce n’est pas la première étude à suggérer « l'œil et l'odorat comme de nouveaux marqueurs précoces de la maladie » mais ces nouveaux résultats offrent de sérieux espoirs pour la détection précoce et la surveillance de la maladie d'Alzheimer. Car la maladie affecte directement la rétine et d’une manière comparable à celle dont elle affecte le cerveau. Plus encore, l’étude démontre qu'un type d’examen clinique non invasif permet de détecter les signes clés de la maladie des années avant l’apparition des symptômes. La technique d’analyse en haute définition développée spécialement pour l'étude permet notamment de repérer les fameux les dépôts d’amyloïdes-bêta, ces protéines toxiques caractéristique de l’« Alzheimer ». C’est donc une avancée majeure dans la détection précoce des patients à risque élevé.
La rétine un miroir diagnostique du cerveau : la rétine se confirme avec ces travaux comme un terrain fiable pour le diagnostic de la maladie d'Alzheimer, confirme l'auteur principal de l'étude, le Dr Maya Koronyo-Hamaoui, professeur de neurochirurgie et de sciences biomédicales au Cedars- Sinaï Center : « L'un des principaux avantages de l'analyse de la rétine est la répétition possible de l’examen qui permet une surveillance continue de la progression de la maladie ».
Cette découverte de plaques amyloïdes dans les régions périphériques de la rétine apporte des données entièrement nouvelles qui apportent à l’examen oculaire toute sa légitimité dans le repérage de l’Alzheimer. D’autant que la quantité de plaque identifiée dans la rétine s’avère en corrélation avec la quantité de plaque présente dans les zones touchées du cerveau.
Un espoir concret pour un dépistage précoce : l’idée est que l'analyse de l'œil en recherche puisse être rapidement utilisée en pratique clinique comme dispositif de dépistage. Car à ce jour, la seule véritable méthode de diagnostic sans faille -et on le comprendra, trop tardive- reste l’analyse du cerveau du patient après sa mort. Certes de nouvelles techniques d’imagerie se sont développées, comme la tomographie par émission de positons (PET scan) mais ces technologies sont coûteuses, invasives et supposent l’injection de traceurs radioactifs.
Testée sur 16 patients atteints d'Alzheimer, invités à boire une solution à base de curcumine, un composant naturel qui « allume » la plaque amyloïde présente dans la rétine, la nouvelle technique d’examen a confirmé sa précision et sa sensibilité.
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