ALZHEIMER : Première cartographie des protéines toxiques
Une équipe de chercheurs de l'Université McMaster a cartographié, à un niveau de résolution atomique, une protéine toxique liée à la maladie d'Alzheimer. Ces travaux, présentés dans la revue Chemical Science apportent une nouvelle compréhension de la manière dont un fragment de protéine appelé bêta-amyloïde, s'agglomère en oligomères au cours des premiers stades de la maladie et plus globalement, « de ce qui se passe au plus profond du cerveau » au tout début de la maladie.
Les chercheurs comparent ces bêta-oligomères amyloïdes à une « bombe neurotoxique », qui va provoquer la mort irréversible des neurones. « Et pour désamorcer une bombe, il est nécessaire de savoir avec une grande précision quels fils couper et quels fils éviter », explique l’auteur principal, Giuseppe Melacini, professeur de biologie chimique à l'Université McMaster.
Pouvoir différencier ce qui est toxique de ce qui ne l'est pas
Cartographier les caractéristiques structurelles des substances toxiques, permet de différencier ensuite ce qui est toxique de ce qui ne l'est pas. La tâche est ardue en raison de la nature transitoire et insaisissable de ces oligomères, cependant, avec l’aide de physiciens, chimistes, biologistes et spécialistes de la démence à McMaster et avec le recours à des équipements hautement spécialisés, notamment la diffraction des rayons X à grand angle et la résonance magnétique nucléaire (RMN), l’équipe a pu mener son analyse jusqu'au niveau atomique.
Comprendre comment les oligomères interagissent avec les neurones : pour l’étude, l’équipe a utilisé une bibliothèque de produits naturels extraits du thé vert qui pourraient interférer à des degrés divers avec la formation des oligomères protéiques toxiques. À l'aide de cette boîte à outils, les scientifiques ont pu construire des oligomères ayant différents niveaux de toxicité, ce qui leur a permis de mieux comprendre comment les oligomères interagissent avec les neurones et provoquent leur mort.
Désamorcer la bombe neurotoxique reste l’ultime défi à relever, mais la recherche franchit la première étape qui mènera à l’identification et au blocage de la progression de la maladie d'Alzheimer avant qu'elle ne commette des dommages irréparables. Car une fois les symptômes apparus, il n'existe plus de traitement curatif de la maladie et les options de traitement sont terriblement limitées.
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