ALZHEIMER : Quel seuil de pression cibler pour éloigner le risque ?
Réaffirmant l’importance de la santé cérébrovasculaire dans le risque de démence, cette recherche, menée par une équipe de neurologues des Universités de Boston (BUSPH) et de Los Angeles (UCLA) conclut qu’il peut être favorable, en particulier pour certains patients, d’abaisser la tension artérielle systolique en dessous de 120 mmHg : cette démarche clinique permet de réduire le risque de démence, en particulier chez certains groupes de populations, ici noires et latino-américaines. Ces travaux, publiés dans la revue Alzheimer’s and Dementia, décryptent ainsi ces effets de prévention contre la démence et de réduction des disparités ethniques en matière de santé cognitive.
Si l'hypertension artérielle (HTA) est un facteur déjà connu -et modifiable- de risque de démence, les effets de la réduction de la pression artérielle systolique en dessous d’un seuil cliniquement sûr -ici de 120 mmHg – ont été peu étudiés. Cette étude suggère que cet abaissement l'abaissement de la pression artérielle systolique, dès la quarantaine, permet bien de réduire, légèrement mais significativement, le risque de démence, en général, et particulier chez certains groupes de population.
Près de la moitié des personnes des pays riches souffrent d’hypertension artérielle (HTA), cependant seule 1 personne sur 4 souffrant d’HTA se fait traiter et maîtrise tension. Ces taux de prise en charge peuvent être plus faibles chez certaines minorités. La pression systolique (le chiffre le plus élevé dans la mesure de tension artérielle) qui fait référence à la pression dans les artères lorsque le cœur se contracte, est généralement considérée comme élevée au-dessus de 120 mmHg et très élevée au-dessus de 130 mmHg. Cette étude est la première à estimer l'effet durable d’un maintien de la pression systolique en deçà du seuil de 120 mmHg sur le risque de démence.
L’un des auteurs principaux, le Dr Marcia Pescador Jimenez, professeur d'épidémiologie à la BUSPH appelle à accroître l’accès aux traitements permettant de contrôler la pression artérielle et à réduire les disparités en matière d’hypertension. Cet accès élargi permettrait, selon l’étude, de réduire aussi les taux de démence.
L’étude analyse les dossiers médicaux, les données de santé et démographiques, et les registres des décès de 6. 814 participants d’une cohorte multi-ethnique sur l’athérosclérose, menée par le National Heart, Lung, and Blood Institute (NHLBI/NIH). Les chercheurs ont pris en compte tout type d’intervention visant à réduire la tension artérielle, comme les médicaments, le régime alimentaire et d’autres changements de comportement en matière de santé. L’analyse révèle :
- sur un suivi de 19 ans, un risque global de démence de 8,8 % ;
- la moitié des participants ont reçu une intervention visant à abaisser leur PAS en dessous de 140 mmHg pendant la période d'étude ;
- 86 % de ces participants ont ciblé une PAS en dessous de 120 mmHg ;
- vs l’absence d’intervention visant à réduire la tension artérielle, toute intervention visant à réduire la tension artérielle est associée à une réduction du risque de démence tardive ;
-
cette réduction du risque est plus marquée chez les participants noirs et latino-américains.
Ces résultats appellent à d’autres recherches permettant de préciser les cibles de contrôle de la pression artérielle systolique, en fonction de l’origine ethnique.
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