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ANTIBIORÉSISTANCE : Et si on essayait les nanoparticules antibiotiques ?

Actualité publiée il y a 7 années 3 mois 3 semaines
Advanced Materials
L’idée est d’emballer un peptide antimicrobien dans une nanoparticule de silicium.

Des nanoparticules antibiotiques capables de combattre les bactéries résistantes aux médicaments, c’est l’espoir, face à l’émergence des antibiorésistances, apporté par ces travaux du Massachusetts Institute of Technology (MIT), menés plus particulièrement sur les bactéries Gram négatives. Ces bactéries possèdent 2 membranes cellulaires, ce qui complique la tâche des antibactériens. Mais la nouvelle approche, présentée dans la revue Advanced Materials s’avère, à ce stade chez l’animal, prometteuse contre toute une série d’infections bactériennes difficiles à traiter comme la tuberculose ou la pneumonie.

On connaît la menace liée à la résistance bactérienne croissante aux antibiotiques face au manque de nouveaux antimicrobiens en développement dans le pipeline. Ces scientifiques du MIT recourent à la nanotechnologie pour développer des traitements mieux ciblés sur ces bactéries plus résistantes. L’idée est d’emballer un peptide antimicrobien dans une nanoparticule de silicium. Ce nouveau mode de délivrance, inspiré de certaines thérapies ciblées pour certains cancers (virothérapie oncologique) fait ses preuves dans les poumons de souris infectés par Pseudomonas aeruginosa, une bactérie Gram négative pouvant entraîner la pneumonie.

 

La piste des « peptides synergiques » : alors que les bactéries deviennent de plus en plus résistantes aux antibiotiques traditionnels, certaines équipes explorent la piste des peptides antimicrobiens, des protéines défensives naturelles qui peuvent tuer de nombreux types de bactéries en attaquant leurs membranes ou leurs protéines. L’équipe du MIT travaille sur cette piste depuis plusieurs années et, précisément, sur la possibilité de délivrer des peptides antimicrobiens de manière ciblée en utilisant des nanoparticules. Les chercheurs ont choisi une toxine bactérienne synthétique appelée KLAKAK qu’ils ont « attachée » à toute une série de peptides qui interagissent avec les membranes bactériennes. Sur 25 combinaisons de peptides testées, la toxine KLAKAK et le peptide lactoferrine forment un complexe 30 fois plus efficace à éliminer Pseudomonas aeruginosa chez la souris infectée. Le même effet est également obtenu sur des lignées cellulaires humaines et sans toxicité apparente.

Minimiser au max les effets secondaires possibles : en emballant les peptides dans des nanoparticules de silicium, cela évite que les peptides soient libérés trop tôt et endommagent les tissus, avant d’atteindre leur cible. De plus les chercheurs travaillent à concevoir, pour l’usage humain, une version inhalable.

« Nous avons adapté beaucoup de nos précédents concepts liés à nos travaux sur le cancer », expliquent les scientifiques, « nous sommes parvenus à augmenter la concentration de peptide et à cibler sélectivement la bactérie de la même manière que nous ciblons la tumeur ». L’équipe est déjà en train de développer un autre peptide qui contribuerait à un ciblage encore plus précis de ces peptides antimicrobiens sur le site infecté.


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