AOMI : « No pain, no gain » doit guider la marche
Le principe « pas de douleur, pas d’amélioration » est un principe vérifié par cette étude lorsqu’il s’agit de personnes souffrant de maladie artérielle périphérique ou artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) : pour être efficace, la pratique de la marche doit être pratiquée de manière suffisamment intense et à un rythme qui induit des symptômes et une douleur (tolérable) aux jambes. C’est une condition de l’amélioration de la motricité avec la maladie artérielle périphérique, soulignent ces cliniciens en médecin vasculaire, qui publient dans le Journal of the American Heart Association (JAHA).
L’AOMI est caractérisée par un rétrécissement des artères qui transportent le sang du cœur dans tout le corps ce qui réduit le flux sanguin et d'oxygène. La maladie affecte généralement les jambes et les pieds et provoque des symptômes lors de la marche, tels que des crampes, une faiblesse, de la fatigue, des courbatures et des douleurs ou des malaises qui disparaissent dans les 10 minutes qui suivent le repos.
De précédentes recherches ont confirmé l’intérêt de la pratique de la marche, sur tapis roulant par exemple, et sous surveillance d’un professionnel, pour maintenir voire améliorer la capacité de marche et la distance de marche des personnes atteintes d'AOMI. Cependant, quel est le rythme optimal pour obtenir ces effets bénéfiques sur la vitesse, la distance parcourue, la force et l'équilibre.
L’analyse des données de l'essai randomisé LITE (Low Intensity Exercise Intervention in Peripheral Artery Disease) mené auprès de 264 participants avec AOMI pour évaluer les effets de la marche à un rythme induisant des symptômes de « jambe ischémique » par rapport à une pratique sans symptômes d'ischémie des jambes, confirme les avantages de la marche. Les chercheurs ont réparti les participants en 3 groupes pendant 12 mois. Le premier groupe (38 %) marchait chez lui à un rythme confortable ; le deuxième groupe (41 %) marchait à la maison à un rythme qui induisait des symptômes aux jambes ; tandis que le troisième groupe (21%) ne marchait pas. Les deux groupes d’intervention portaient un ActiGraph, afin de suivre l'intensité et le temps de marche.
Marcher à un rythme qui induit de la douleur ou de l'inconfort améliore de manière plus significative
la capacité de marche des personnes souffrant d’AOMI.
- A 6 mois, les participants dont le rythme de marche induisait une douleur ou une gêne dans les jambes marchaient 3,5 m de plus par minute que les participants qui marchaient mais sans douleur aux jambes ;
- à 12 mois, 3,5 m de plus par minute ;
- par rapport aux participants ne marchant pas pour pratiquer l’exercice, les participants qui marchaient à un rythme induisant une douleur ou une gêne dans les jambes marchaient près de 4 m de plus par minute à 6 mois, cependant, cette augmentation n’est plus statistiquement significative à 12 mois ;
- à 12 mois, les personnes qui marchaient pour faire de l'exercice avec douleur ou inconfort dans les jambes ont obtenu près d'1 point de plus à la somme des 3 tests de fonction des jambes sur un total de 13 points (0-12), vs participants marchant à un rythme confortable sans douleur.
« No pain, no gain », reste donc vrai pour les personnes souffrant d’AOMI,
ce qui semble a priori contre-intuitif, car on pourrait redouter des dommages aux muscles des jambes.
Le conseil de ces cliniciens aux patients souffrant de maladie artérielle est clair : « marcher pour faire de l'exercice à un rythme qui induit une gêne dans les jambes, au lieu de marcher à un rythme confortable sans douleur ».
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