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ARYTHMIE : Pourquoi il est urgent d’arrêter de fumer

Actualité publiée il y a 4 années 3 mois 3 semaines
ESC Congress
En particulier en cas de rythme cardiaque irrégulier, il est urgent d’arrêter de fumer (Visuel Fotolia)

« Si vous ne fumez pas, ne commencez pas. Si vous fumez, il n'est jamais trop tard pour arrêter », rappellent ces chercheurs : en particulier en cas de rythme cardiaque irrégulier, il est urgent d’arrêter : ces scientifiques exhortent ainsi lors de l’ESC Congress en version digitale, les personnes atteintes de fibrillation auriculaire (FA) à s’arrêter, sous peine de risque élevé d’accident vasculaire cérébral (AVC).

 

Un Européen sur 4 développera une FA au cours de sa vie et on estime que la maladie affectera jusqu'à 17 millions de personnes dans l'UE d'ici 2030. Les études ont montré que les personnes atteintes de cette forme d’arythmie cardiaque présentent un risque jusqu’à multiplié par 5 d'avoir un accident vasculaire cérébral et un risque de décès accru, multiplié par 2 chez les femmes et par 1,5 chez les hommes.

L'AVC est la cause la plus fréquente de décès chez les patients atteints de FA

Les fumeurs sont plus susceptibles de développer une FA puis un AVC. On sait que de nombreux AVC sont aujourd’hui évités grâce aux anticoagulants oraux, cependant on dispose de peu de données sur l'impact de l'arrêt du tabac après un diagnostic de FA. C’est l’objet de cette étude qui examine l'association entre l'arrêt du tabac après diagnostic d’une FA et le risque d'AVC et de décès toutes causes à partir des données de l’assurance maladie coréenne, dont celles de 523.174 patients diagnostiqués avec FA entre 2010 et 2016. Les participants ont été classés selon leur statut tabagique avant et après le diagnostic de FA :

  • jamais-fumeurs,
  • ex-fumeurs (ont arrêté de fumer avant le diagnostic),
  • les décrocheurs après le diagnostic,
  • fumeurs actuels (comprend ceux qui fumaient de manière persistante avant et après le diagnostic,
  • nouveaux fumeurs (ayant commencé après le diagnostic).
  • Les proportions de non-fumeurs, d'anciens fumeurs, de personnes ayant cessé de fumer et de fumeurs actuels étaient de 51,2%, 27,3%, 6,9% et 14,6%, respectivement.

Au cours de la période de suivi de 3 ans, 3.109 AVC et 4.882 décès toutes causes confondues ont été recensés.

L’analyse conclut, après prise en compte des facteurs de confusion possibles (dont l'âge, le sexe, l'hypertension artérielle, l'indice de masse corporelle et l’activité physique), que :

  • par rapport aux fumeurs actuels, les ex-fumeurs présentent un risque réduit de 30% d’AVC et de 16% de décès toutes causes confondues ;
  • les décrocheurs restent à risque plus élevé que les non-fumeurs avec une augmentation respective des risques d’AVC et de décès de 19% et 46% vs jamais fumeurs, mais uniquement chez les hommes ;
  • les nouveaux fumeurs et les fumeurs persistants (« actuels ») encourent des risques encore plus élevés d’AVC que ceux qui n'ont jamais fumé : pour les nouveaux fumeurs, ce risque est augmenté de 84% et pour les fumeurs persistants de 66%.

Le tabagisme précipite des caillots sanguins pouvant entraîner l’AVC,

ce qui explique pourquoi l'abandon du tabac réduit le risque lié à l’athérosclérose. Certes, les avantages de l’arrêt du tabac sont moins prononcés chez ceux qui ont été de gros fumeurs avant leur diagnostic de fibrillation auriculaire. Ces fumeurs présentent en effet des dommages irréversibles au niveau des vaisseaux sanguins qui augmentent de manière durable le risque d’AVC…

 

Mais il n’est jamais trop tard pour arrêter, concluent les auteurs, l’arrêt du tabac apporte de multiples avantages pour la santé.


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