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CANCER de la PROSTATE : Quand faut-il traiter ou ne pas traiter ?

Actualité publiée il y a 4 années 3 mois 2 semaines
European Association of Urology
De nombreux cancers de la prostate ne sont pas agressifs et ne nécessitent pas en effet une biopsie ou une prostatectomie, des interventions non dénuées d’effets sur la continence et la fonction sexuelle. (Visuel Fotolia)

En cas de diagnostic de cancer de la prostate, comment décider de la nécessité et du du moment du traitement ? Les preuves se sont accumulées de l’incidence des biopsies et des traitements inutiles et les pistes de tests multipliées pour tenter de réduire les taux de faux-positifs liés au test PSA. De nombreux cancers de la prostate ne sont pas agressifs et ne nécessitent pas en effet une biopsie ou une prostatectomie, des interventions non dénuées d’effets sur la continence et la fonction sexuelle. Cette étude de perspective d’un expert du King’s College de Londres, présentée au 35è Congrès (virtuel) de l’ European Association of Urology, appelle une fois de plus les médecins à préciser le protocole de décision de traitement curatif ou conservateur, et propose sa méthodologie.

 

Le cancer de la prostate est l'une des principales causes de décès chez les hommes, mais de nombreux hommes qui sont diagnostiqués avec un cancer de la prostate n’encourent aucun danger immédiat : ils ont un cancer de la prostate à faible risque. Au cours des 10 dernières années, un nombre croissant de ces hommes ont eu la possibilité de se soumettre à une surveillance active, plutôt que d'être immédiatement traités. La surveillance active signifie que les hommes continuent d'être testés régulièrement (via les niveaux de PSA, la biopsie et d'autres tests), le traitement ne commençant que lorsque le cancer montre des signes de développement. Le nombre d'hommes sous surveillance active varie d'un pays à l'autre, jusqu'à 80% des hommes retardant le traitement dans certains pays. Cependant, il n'existe aucun protocole de diagnostic reconnu ou standard permettant d’identifier les patients à risque, et jusqu'à 38% des hommes qui commencent une surveillance active abandonnent dans les 5 ans.

Pourtant, le traitement du cancer de la prostate peut avoir des effets secondaires importants tels que la dysfonction érectile et l'incontinence, il est donc essentiel de pouvoir évaluer à quel point le cancer est agressif avant de décider du traitement.

« Les méthodes actuelles pour recommander ou non un traitement ne sont pas fiables » 

« Vous faites part à votre patient de la possibilité de ne pas être traité, mais de rester sous observation ? Existe-t-il un processus de décision objectif du traitement ?" Les résultats préliminaires d’analyse d’une des plus grandes bases de données de surveillance active du cancer de la prostate au monde, « le consortium GAP3 » permet de commencer à identifier les patients à risque de développer la maladie et ceux qui peuvent continuer à retarder le traitement au profit d’une surveillance rapprochée, en toute sécurité.

L’auteur principal, le Dr Mieke Van Hemelrijck du King's College London rappelle que « les méthodes actuelles pour recommander ou non un traitement ne sont pas fiables ». Son analyse montre qu’il serait possible d’instaurer une méthodologie globale unique, qui permettrait des estimations précises des degrés d'agressivité de ces cancers. Ces données pourraient alimenter directement la réflexion thérapeutique et permettre aux médecins et à leurs patients une prise de décision éclairée.

 

Si la surveillance active est aujourd’hui considérée comme une réelle avancée dans la prise en charge du cancer de la prostate à faible risque, il n’existe pas de consensus sur les hommes qui devraient en bénéficier. Les médecins tiennent compte de différents facteurs, tels que l'âge, le score PSA, les résultats de la biopsie, les caractéristiques du cancer, cependant la décision reste très souvent subjective.

 

Produire des estimations précises de l'agressivité tumorale : une nouvelle base de données mondiale sur la surveillance active (le consortium GAP3) vient d’être mise en œuvre à la Movember Foundation (Londres) qui va changer la donne. Un algorithme comparable à une app permet, à partir des données cliniques d’orienter la décision de traitement. Sur la base des données de 14.380 patients, l’équipe constate qu’il existe encore de grandes différences dans les décisions de traitement selon les centres participants. Mais cette étude préliminaire montre aussi qu’il sera très prochainement possible d’harmoniser et de guider au mieux ces décisions.

 

Des facteurs supplémentaires devraient également être inclus dans le programme pour permettre d'éliminer cette variabilité dans la décision thérapeutique et notamment, de produire des estimations plus précises de l'agressivité tumorale.


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