CANCER du SEIN : Plus de 900 substances toxiques pointées du doigt
Ces 900 produits chimiques, dont beaucoup se trouvent dans les produits de consommation et dans l'environnement, présentent des caractéristiques provoquant le cancer du sein. L’étude, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, qui répertorie ces substances toxiques livre une nouvelle feuille de route et fait progresser la compréhension du rôle délétère des perturbateurs endocriniens sur le risque de cancer du sein.
Au cours de la dernière décennie, de nombreuses recherches ont montré que les produits chimiques environnementaux sont des facteurs majeurs de développement du cancer. Un certain nombre d’études réalisées chez l’Homme ont établi des liens entre le cancer du sein et les pesticides, les couleurs pour cheveux et la pollution de l’air. D'autres ont suggéré que l'exposition à des produits chimiques perturbateurs hormonaux au début de la vie, dans l'utérus ou pendant la puberté, peut altérer le développement des seins de manière à augmenter le risque de cancer plus tard dans la vie.
Avec des dizaines de milliers de produits chimiques synthétiques sur le marché et le développement continu de nouveaux composés, être en mesure de savoir lesquels sont nocifs pour la santé, constitue un défi pour les agences sanitaires et les entreprises productrices, mais aussi pour le public.
Le cancer du sein reste le cancer le plus fréquemment diagnostiqué, et ses taux d’incidence augmentent chez les jeunes femmes, une tendance qui ne peut s’expliquer que par la génétique. Des expositions environnementales sont donc en cause, mais encore faut-il être en mesure de les identifier.
Ces scientifiques du Silent Spring (Massachusetts), un institut de recherche spécialisé dans l’Environnement et la Santé de la Femme, documentent ici un moyen rapide de détecter si un composé chimique peut contribuer à provoquer un cancer du sein, en fonction de caractéristiques spécifiques.
Une feuille de route pour détecter les perturbateurs facteurs de cancer du sein
« Notre feuille de route va permettre de prévenir leur utilisation dans les produits de consommation et de chercher des alternatives plus sûres », résume l'auteur principal, le Dr Jennifer Kay, chercheur au Silent Spring.
L’étude a consisté à rechercher dans plusieurs bases de données internationales et gouvernementales (notamment celle du National Cancer Institute) les produits chimiques susceptibles de provoquer des tumeurs mammaires chez les animaux. L’étude a également analysé les données du programme ToxCast de l’US Environmental Protection Agency (EPA) afin d’identifier les produits chimiques qui modifient les hormones du corps, ou perturbateurs endocriniens impliqués dans le cancer du sein. Il s’agissait ici d’identifier spécifiquement les composés qui activent le récepteur des œstrogènes ou qui amènent les cellules à produire davantage d’œstrogènes ou de progestérone, un facteur de risque établi de cancer du sein.
- 921 produits chimiques susceptibles de favoriser le développement du cancer du sein sont ainsi identifiés ;
- 90 % de ces composés présents dans des produits de grande consommation ou dans l’environnement, sont l’objet d’expositions quotidiennes du grand-public ;
- 278 de ces composés chimiques sont déjà documentés comme responsables de tumeurs mammaires chez l’animal ;
- plus de la moitié de ces composés induisent les cellules à produire davantage d’œstrogènes ou de progestérone, et environ un tiers activent le récepteur des œstrogènes ;
- 420 d’entre eux endommagent l'ADN et modifient les hormones.
Les auteurs précisent, qu’historiquement, les composés chimiques qui provoquent des tumeurs mammaires chez l’animal étaient considérés comme les plus à risque de provoquer un cancer du sein chez l'Homme. Mais cette large analyse montre que
le dépistage, à partir des effets hormonaux induits, constitue une stratégie plus efficace
et plus exhaustive de détection de ces agents carcinogènes.
« Il n’est ni faisable ni éthique d’attendre aussi longtemps », concluent les chercheurs qui appellent à mettre ainsi en œuvre de meilleurs outils de détection, puis de nouvelles règlementations pour éviter ces expositions.
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