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CANCER : L’espoir pour la prostate, d’un médicament du cancer du sein et de l’ovaire

Actualité publiée il y a 4 années 2 mois 3 jours
ESMO 2020 et NEJM
Ce médicament utilisé pour traiter le cancer du sein et de l'ovaire peut prolonger la vie de certains hommes atteints d'un cancer de la prostate (Visuel Fotolia)

Ce médicament utilisé pour traiter le cancer du sein et de l'ovaire peut prolonger la vie de certains hommes atteints d'un cancer de la prostate, révèle cet essai de l’Institute of Cancer Research, présenté au Congrès de l’European Society for Medical Oncology et publié dans le New England Journal of Medicine (NEJM). Ce médicament pourrait ainsi devenir un nouveau traitement standard de la maladie, conclut cet essai majeur en passe, donc, de changer la pratique clinique.

 

Il s’agit de l'olaparib, un inhibiteur de PARP et le tout premier médicament anticancéreux à cibler un défaut génétique héréditaire. L’essai conclut qu’il être utilisé avec succès pour traiter les cancers de la prostate caractérisés par une faiblesse dans la fonction réparation de l'ADN.

Plus efficace que les traitements hormonaux modernes

L’olaparib s’avère plus efficace que les inhibiteurs de la biosynthèse ou des récepteurs des androgènes comme l'abiratérone et l'enzalutamide, pour ralentir la croissance et la propagation du cancer de la prostate chez les patients à un stade avancé de la maladie. C’est l’une des conclusions majeures de l'essai PROfound, qui a d’ailleurs conduit à l'approbation de l'olaparib par l(‘Agence américaine Food and Drug Administration (FDA).

 

L'un des premiers médicaments génétiquement ciblés disponibles pour le cancer de la prostate : l'essai avait déjà signalé une amélioration chez les patients présentant des défauts de réparation de l'ADN dans leurs tumeurs, cette nouvelle analyse des données de l’essai, obtenues sur une durée de suivi plus importante, confirme de manière concluante une amélioration de la survie des patients traités par olaparib. L’essai a suivi 387 patients atteints d'un cancer de la prostate avancé qui présentaient des anomalies dans un ou plusieurs des 15 gènes de réparation de l'ADN.

Les hommes dont les tumeurs présentaient des changements génétiques ont été répartis en 2 groupes :

  • Les patients avec mutations dans BRCA1, BRCA2 ou ATM,
  • Les patients avec mutations dans d’autres gènes de réparation de l'ADN.

Les participants ont ensuite été assignés au hasard à l'olaparib ou à un traitement hormonal standard.

L’analyse finale constate que :

  • l'olaparib bloquait la croissance du cancer de la prostate plus efficacement que les traitements hormonaux ciblés modernes, l'abiratérone et l'enzalutamide chez les patients présentant des gènes défectueux de réparation de l'ADN ;
  • la survie est prolongée chez les patients présentant des altérations génétiques des gènes BRCA1, BRCA2 ou ATM qui ont reçu de l'olaparib (19,1 mois vs 14,7 mois pour les patients sous traitements hormonaux ciblés) ;
  • a contrario, les patients présentant des altérations génétiques de l'un quelconque des autres gènes de réparation de l'ADN étudiés ont une survie globale de 14,1 mois avec l'olaparib vs 11,5 mois avec les médicaments hormonaux ciblés.
  • Les chercheurs précisent que les patients ont pu bénéficier du traitement le plus efficace et donc changer de traitement au cours de l’essai. Dans l'ensemble, 66% des hommes ayant reçu au départ les traitements hormonaux ciblés (86 sur 131) sont passés dans le bras « olaparib ».  L’analyse constate d’ailleurs que ces patients aussi bénéficient d’une meilleure survie.

 

Les dommages à l'ADN sont la cause fondamentale du cancer - mais c'est aussi une faiblesse clé du cancer qui peut être exploitée, car les cellules cancéreuses doivent également être capables de réparer leur propre ADN. Les scientifiques de l’ICR sont les premiers à découvrir comment l'olaparib peut être ciblé sur les tumeurs présentant des défauts de réparation de l'ADN.

Les chercheurs espèrent maintenant voir l'olaparib approuvé par l'Agence européenne des médicaments (EMA) pour pouvoir bénéficier aux hommes atteints d'un cancer de la prostate avancé avec des défauts dans le BRCA1, BRCA2 ou ATM. L’équipe souhaite ensuite tester de nouvelles combinaisons de médicaments qui pourraient rendre l'olaparib plus efficace et aider les hommes atteints d'un cancer de la prostate et de gènes défectueux de réparation de l'ADN à vivre encore plus longtemps.

 

L’équipe se dit « convaincue que ces résultats transformeront le traitement du cancer de la prostate très prochainement (…) L'olaparib est l'exemple parfait d'une thérapie personnalisée plus intelligente et plus douce pour les patients ».

 

N.B. Cet essai a été soutenu par le Laboratoire AstraZeneca.


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