CÉPHALÉES en GRAPPE : Les crises suivent-elles un rythme spécifique ?
Cette étude prospective multicentrique menée à la Sungkyunkwan University (Séoul, Corée) révèle une nouvelle caractéristique des céphalées en grappe, des migraines caractérisées par des douleurs terriblement sévères et pouvant durer plusieurs heures : chez un patient sur 2 souffrant actuellement de ces céphalées, les épisodes de crises suivent une régularité circadienne, c’est-à-dire surviennent fréquemment au même moment de la journée. Ces conclusions, publiées dans la revue Cephalalgia, incitent à de nouvelles recherches sur cette « rythmicité » des crises, en regard avec l’évolution, progression ou régression de la maladie.
Les céphalées en grappe appelées aussi « céphalées suicidaires » sont caractérisées dans la littérature par une douleur intense, de sévère à très sévère, pouvant être orbitaire, supraorbitaire et / ou temporale unilatérale et pouvant durer de 15 à 180 minutes. Ces céphalées s’accompagnent d’au moins l'un des symptômes suivants, présents du même côté que la douleur : injection conjonctivale et / ou larmoiement ; congestion nasale et / ou rhinorrhée (écoulement nasal); œdème des paupières; transpiration frontale et faciale; myosis (contraction de la pupille) et / ou ptose de la paupière; sentiment d'agitation ou agitation. Se manifestant par groupes de crises de migraine « mais en plus douloureux », leurs causes sont en grande partie inconnues. Certains dysfonctionnements cérébraux, le tabagisme et l’excès d'alcool sont néanmoins suspectés comme facteurs déclencheurs possibles.
Un schéma circadien chez 50 % des patients
Quel rythme, quelle chronicité ? Les crises se produisent avec une fréquence comprise entre une fois tous les 2 jours et 8 fois par jour. Pendant une partie de la durée de la crise et en général moins de la moitié, la sévérité de la douleur peut "se calmer". Ces crises se produisent « en séries » qui peuvent durer des semaines ou des mois, ces séries étant séparées par des périodes de rémission qui peuvent durer des mois ou des années.
Enfin, une autre caractéristique du rythme d’incidence de ces céphalées est leur schéma circadien, avec jusqu'à 82% des patients ayant signalé durant une série d’épisodes, la survenue des crises à peu près à la même heure chaque jour.
L’équipe du Dr Lee a donc modélisé, de façon prospective, le rythme circadien des crises, en relation avec l'évolution des céphalées, chez 175 patients suivis 15 hôpitaux coréens.
Les patients avec des antécédents ≥ 2 épisodes ont été classés soit
- comme stationnaires : aucun changement entre les épisodes de crises,
- évolutifs : niveaux de douleur plus sévères au fil du temps,
- régressifs : crises de moins en moins douloureuses,
- variables : crises différentes en termes de durée et de niveau de douleur d'un épisode à l'autre.
Une rythmicité circadienne a été rapportée chez 49,1% des patients ;
- Cependant, la prévalence de la rythmicité circadienne est différente selon les groupes ;
- les crises n’obéissent pas à un rythme circadien plus fréquemment chez (35%) les patients classés comme « variables » ;
- les crises présentent une régularité circadienne plus fréquemment chez (65%) les patients du groupe « stationnaires »;
- la survenue des crises se situe plus souvent au cours de 2 périodes de la journée : entre 10 et 15 h, puis entre 22 et 2 h, qu'elles suivent une régularité circadienne ou pas.
Ces premières données suggèrent que cette rythmicité pourrait être variable en fonction de l’évolution, progression ou régression de la maladie. Les chercheurs font l’hypothèse que la rythmicité ou régularité circadienne pourrait donc être un marqueur de l’évolution de la maladie. Un point qui mérite des recherches supplémentaires sur un plus large échantillon.
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