CHIMIOTHÉRAPIE : Les biomarqueurs qui fixent le bon calendrier thérapeutique
Quelles sont les bonnes fenêtres thérapeutiques pour lutter contre la tumeur et pour combiner, de la manière la plus efficace qui soit, médicaments anti-angiogéniques et anticancéreux ? Ces travaux de l’Université d'Osaka (Japon), présentés dans l’American Journal of Pathology, identifient un biomarqueur de l'activité des vaisseaux sanguins permettant d’optimiser le calendrier thérapeutique, dont celui des anti-angiogéniques.
L'angiogenèse, la formation de nouveaux vaisseaux sanguins, est essentielle à la croissance tumorale. La combinaison d’un inhibiteur de l'angiogenèse et d’un médicament anticancéreux peut prolonger la survie sans progression : « La normalisation vasculaire par les inhibiteurs de l'angiogenèse, comme les inhibiteurs de la signalisation du facteur de croissance endothéliale vasculaire (VEGF), est une méthode prometteuse pour améliorer l’efficacité de la chimiothérapie, mais nous ne savons pas vraiment identifier la bonne fenêtre d'opportunité », explique le Dr Nobuyuki Takakura de Université d'Osaka, auteur principal de l’étude. En identifiant un biomarqueur de la stabilisation vasculaire, PSF1, et en démontrant que son activité est bien corrélée avec la croissance tumorale, cette étude peut aider à fixer le bon calendrier thérapeutique.
Les chercheurs montrent chez la souris, par fluorescence, que les cellules endothéliales vasculaires proliférantes peuvent être différenciées des cellules dormantes par les niveaux de la protéine PSF1, un promoteur du facteur de réplication de l'ADN.
- Aucun signal d'activité n’est observé dans le système vasculaire normal de la peau de l'adulte, ce qui est prévisible puisque les cellules endothéliales cutanées normales sont dormantes ;
- l'injection sous-cutanée de cellules tumorales, font que certaines cellules endothéliales s’activent et expriment la fluorescence ;
- les niveaux de la protéine PSF1 s’avère bien corrélée avec cette activité et la croissance des cellules tumorales ;
- les cellules endothéliales fluorescentes sont « plus grandes » et présentent une plus grande complexité intracellulaire que les cellules non fluorescentes.
- Bref le marquage de PSF1 par fluorescence permet de visualiser les cellules endothéliales proliférantes et donc le processus d’angiogenèse. Ces travaux permettent donc de faire la distinction, via le biomarqueur PSF1 entre les cellules pro-angiogéniques et les cellules quiescentes, permettant l'identification d’une fenêtre d'opportunité pour une délivrance optimale des médicament anti-angiogéniques.
- Une autre protéine, CD109 est également identifiée comme associée aux cellules endothéliales des vaisseaux sanguins normalisés ou réduits au silence dans le système vasculaire tumoral. CD109 fortement exprimée dans les cellules endothéliales dormantes, s’avère donc un bon biomarqueur des vaisseaux sanguins normalisés, permettant ainsi l'identification d’une fenêtre d'opportunité pour une délivrance optimale de la chimiothérapie.
Deux marqueurs pour deux fenêtres d’opportunité suggérées par la recherche fondamentale, qui indique que la thérapie anti-angiogénique doit permettre aux vaisseaux sanguins de revenir à la quiescence et à la normalisation afin que le médicament anticancéreux puisse pénétrer la tumeur plus efficacement.
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