DÉCISION MÉDICALE PARTAGÉE : Un outil de Santé publique
Si la prise de décision médicale partagée entre le patient et le clinicien qui repose à la fois sur les données médicales et les préférences du patient est bénéfique, notamment parce qu’elle aboutit à un consensus et donc une meilleure adhésion du patient et observance du traitement, cette équipe du Brigham and Women’s Hospital montre que si ce process se généralise, il reste insuffisant avec les patients moins régulièrement suivis, à moindre accès aux soins ou en plus mauvaise santé. Si l’étude est américaine, ses conclusions présentées dans les Annals of Family Medicine, incitent en général les cliniciens à mieux informer ces groupes de patients à moindre accès à l’éducation de santé.
Outre une meilleure adhésion du patient aux choix thérapeutiques, la décision médicale partagée permet au médecin d’avoir une meilleure connaissance du patient et de mieux ajuster/adapter les traitements.
Les chercheurs de Boston ont souhaité voir l’évolution de l’application du principe de décision médicale partagée et tenter d’identifier les groupes de patients, aux Etats-Unis, qui bénéficiaient le moins ou insuffisamment de ce principe, c’est-à-dire de cette participation, avec le médecin à la prise de décision, du partage de l'information et d’un consensus sur le traitement.
L’analyse a porté sur les données de l'Enquête nationale Medical Expenditure Panel Survey, portant chaque année sur 20 à 26.000 usagers de santé et bénéficiant d’un taux de réponse de 49% à 65%. Les participants étaient réputés « avoir une source de soins habituelle » lorsqu’ils nommaient un médecin référent ou qu’ils consultaient « habituellement » en cas de maladie. Les chercheurs ont combiné les réponses sur les différents items constituant ce partage de la décision médicale en un score sur 7 points. Cette analyse constate :
- La progression importante du principe de décision partagée : ainsi, entre 2002 et 2014, le score passe de 4,4 à 5,0 révélant un meilleur consensus perçu par le patient ; cependant sur la même période, les participants sont devenus plus âgés, mieux éduqués.
- Précisément, la proportion de participants ayant répondu « toujours » ou « oui » a considérablement augmenté pour :
- l’aide à la décision : de 52% à 63%,
- le respect par le clinicien des différentes options possibles : de 65% à 72%,
- la présentation par le clinicien de toutes les options possibles : 93% to 96%.
- Les scores apparaissent plus élevés pour les patients ayant une « source » de soins habituelle mais plus faibles pour les patients ayant une mauvaise santé perçue (-0,41 point) et aucune assurance (-0,17 point).
L’étude appelle donc à cibler les patients moins bien suivis bien qu’en mauvaise santé perçue. Les scores plus faibles caractéristiques des personnes à plus mauvais état de santé suggèrent que les interventions permettraient aussi d’informer et d’éduquer ces patients,
avec une amélioration globale de leur état de santé et des conséquences positives en Santé publique.
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