DOULEUR THORACIQUE : Elle doit toujours être évaluée par un professionnel
La douleur thoracique peut s'étendre au-delà de la poitrine. En particulier la douleur thoracique associée à une crise cardiaque ou à un événement cardiaque, peut souvent être ressentie jusqu’au niveau des épaules, des bras, de la mâchoire, du cou, du dos et du haut de l'abdomen. Dans tous les cas, cette douleur doit inciter à consulter, rappellent ces directives de pratique clinique de l'American Heart Association (AHA) et de l’American College of Cardiology. Des directives qui recommandent une nouvelle approche pour évaluer la source et les symptômes de la douleur thoracique et qui visent non seulement à aider les cliniciens à optimiser les résultats des patients mais aussi à réduire les dépenses de santé.
La douleur thoracique reste le principal symptôme signalé de la crise cardiaque. Cependant, dans de nombreux cas, la douleur thoracique n’est pas liée à un événement cardiaque. Ces cardiologues experts de l’AHA rappellent aux patients qu’il est vital de consulter immédiatement un médecin en cas de douleur thoracique afin de déterminer si des soins urgents ou des tests supplémentaires s’imposent.
« Tout le monde devrait connaître les symptômes pouvant suggérer une crise cardiaque
et le fait d'appeler le SAMU est la chose la plus importante à faire pour sauver sa vie ou celle d’un proche qui souffre de douleurs thoraciques », rappelle le Dr Martha Gulati, professeur de cardiologie, et ancien chef de la division de cardiologie de l'Université de l'Arizona à Phoenix, qui a dirigé la rédaction de ces directives.
Les experts apportent également aux médecins la première directive complète axée uniquement sur l'évaluation et le diagnostic de la douleur thoracique. « Cette approche permet aux mieux évaluer les patients, d’identifier ceux qui sont en urgence cardiaque et de sélectionner le bon test ou le bon traitement pour le bon patient ».
Quelle incidence des urgences cardiaques vs douleurs thoraciques ? Parmi tous les adultes qui se présentent aux urgences avec des douleurs thoraciques,
- seulement 5 % environ présentent un syndrome coronarien aigu (apport sanguin au muscle cardiaque sévèrement réduit ou bloqué) ;
-
plus de la moitié seront finalement diagnostiqués avec une condition non cardiaque
dont des causes respiratoires, musculo-squelettiques, gastro-intestinales, psychologiques et autres…
L'évaluation de la gravité et de la cause de la douleur thoracique est cruciale : la nouvelle directive conseille aux cliniciens :
- d'utiliser des échelles de risque standard pour déterminer si un patient présente un risque faible, intermédiaire ou élevé de subir un événement cardiaque ;
- de prendre en compte certains symptômes spécifiques selon le sexe : si la douleur thoracique est le symptôme dominant et le plus fréquent chez les hommes et les femmes, cependant, les femmes peuvent être plus susceptibles de présenter également des symptômes d'accompagnement tels que des nausées et un essoufflement ;
- d'identifier s'il existe des causes pouvant être mortelles ;
- de déterminer s'il y a un besoin d'hospitalisation ou de tests.
Une évaluation approfondie peut également permettre de préciser le niveau de risque, risque élevé, intermédiaire ou faible d’événement cardiaque : une personne à faible risque d'événement cardiaque pourra être orientée vers une évaluation dans un cadre ambulatoire plutôt que d'être admise à l'hôpital. Ainsi, les experts précisent comment réduire les tests inutiles.
Les tests vont également dépendre de la technologie et des dispositifs disponibles à l'hôpital ou au centre de santé où le patient reçoit ses soins.
« Lorsque certaines personnes arrivent aux urgences avec des douleurs thoraciques, elles n'ont souvent pas besoin de tests supplémentaires ou immédiats, et l'équipe de soins doit expliquer au patient et à sa famille les différents tests initiaux pour l'évaluation des risques et préciser le niveau de risque. Aujourd’hui, nous disposons d'outils avancés qui permettent de déterminer si une urgence cardiaque ou un événement cardiaque grave est probable ou pas ».
Le processus doit rester centré sur le patient : les médecins doivent ainsi partager les informations et les étapes du parcours de soins avec les patients pour parvenir à un consensus sur les tests et le traitement.
Une prise de décision partagée permet toujours une meilleure observance.
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