Du STRESS à la DÉMENCE, il n’y a qu’un axe
Ce n’est pas la première étude à aborder le lien entre un stress et/ou une anxiété chronique et un risque plus élevé de démence. Cependant, cette étude de l'Université Curtin (Australie), apporte un nouveau regard sur ce lien entre le stress chronique et la maladie d'Alzheimer en décryptant les mécanismes sous-jacents passant par l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (axe HPA). Ces travaux publiés dans les Biological Reviews, mettent ainsi en garde contre les facteurs, génétiques ou environnementaux qui peuvent avoir un impact sur l'axe HPA et donc le risque de maladie d'Alzheimer.
Le stress psychosocial chronique est de plus en plus reconnu comme un facteur de risque de la maladie d'Alzheimer. L'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (axe HPA) est la principale voie de réponse au stress dans le corps et régule étroitement la production de cortisol, une hormone glucocorticoïde. Une dérégulation de l'axe HPA et des niveaux accrus de cortisol sont couramment observés chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et contribuent de manière majeure au processus de la maladie. Cependant, les mécanismes sous-jacents restent mal compris.
Il existe des différences considérables entre les individus de sensibilité aux glucocorticoïdes (dont le cortisol) et de réponse au stress, qui peuvent s’expliquer par une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux. Ces différences de vulnérabilité au stress peuvent également contribuer à expliquer les différences individuelles de risque de maladie d’Alzheimer ou de démence.
Une interaction intime entre l'exposition au stress chronique et une inflammation de nature à augmenter le risque de neurodégénérescence
- Les chercheurs australiens ont d’abord mené une revue complète de la littérature pour cerner les facteurs environnementaux et génétiques qui peuvent avoir un impact sur la fonction de l'axe HPA et, finalement, sur le risque de maladie d'Alzheimer.
- Ils décryptent ensuite notamment mécanisme par lequel les facteurs génétiques qui influencent l'axe HPA peuvent également affecter l'inflammation, un facteur clé de la neurodégénérescence. Ces mêmes facteurs, génétiques apparaissent médier la réponse au cortisol de cellules immunitaires du cerveau, la microglie et favoriser un environnement neurotoxique entraînant la neurodégénérescence. Sont ainsi identifiées, plusieurs voies biologiques dont les différentes variations peuvent peuvent influencer le fonctionnement du système immunitaire du cerveau et induire des réponses dysfonctionnelles, de nature à augmenter le risque de neurodégénérescence et de démence.
Cette nouvelle compréhension des mécanismes moléculaires sous-jacents et l'identification de facteurs génétiques spécifiques va permettre de développer des tests permettant d’évaluer le risque de neurodégénérescence liée au stress chronique. Ensuite, cette nouvelle démonstration du lien entre stress et démence incite à développer des interventions basées sur la gestion du stress mais aussi à
surveiller le risque possible de neurodégénérescence associé à l'utilisation chronique de glucocorticoïdes.
« Ce que nous savons, c'est que le stress chronique affecte de nombreuses voies biologiques au sein de notre corps. Il existe bien une interaction intime entre l'exposition au stress chronique et les voies influençant la réaction du corps à un tel stress. Or les variations génétiques au sein de ces voies peuvent induire une inflammation de nature à augmenter le risque de neurodégénérescence ».
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