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EXERCICE : Le mimétique qui reproduit ses bénéfices métaboliques

Actualité publiée il y a 7 mois 3 semaines 6 jours
Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics
Un médicament imitant les effets de l'exercice sur la perte ou le maintien du poids et pour la santé musculaire (Visuel Adobe Stock 627476888)

C’est une nouvelle tentative de traitement qui puisse « mimer » certains des effets bénéfiques de l’exercice, cette fois pour améliorer la santé métabolique. Ces pharmacologues de l’Université de Floride (UF) ont développé un médicament imitant les effets de l'exercice sur la perte ou le maintien du poids et pour la santé musculaire. L’étude, publiée dans le Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics, menée chez la souris, apporte ici des résultats prometteurs qui pourraient donner lieu à un nouveau médicament de perte de poids chez l’Homme.

 

Le nouveau composé, développé et testé sur des souris modèles d’obésité, fonctionne « en faisant croire » aux muscles qu’ils font plus d’exercice qu’en réalité, ce qui stimule ou accélère leur métabolisme. Le composé induit aussi une augmentation de l’endurance, certaines souris pouvant alors courir sur une distance accrue de près de 50 %.

Les promesses des « mimétiques de l’exercice »

Le candidat médicament appartient à une classe connue sous le nom de « mimétiques de l’exercice », des médicaments qui procurent certains des avantages de l’exercice sans augmenter l’activité physique. Le candidat en est encore aux premiers stades de développement, mais des essais cliniques pourraient être menés d’ici quelques années pour évaluer ses effets contre l'obésité, le diabète et la perte musculaire liée à l'âge.

 

Cette recherche intervient dans un contexte de percée de médicaments comme l’Ozempic (sémaglutide), qui visent la réduction de l’appétit et apportent ainsi leur contribution à la lutte contre les maladies métaboliques. Connu sous le nom de SLU-PP-332, le candidat n’affecte ni l’appétit ni la prise alimentaire, il n’incite pas non plus à pratiquer plus d’exercice.

Il stimule une voie métabolique naturelle qui répond généralement à l’exercice.

En pratique, le candidat induit le corps à agir comme s’il s’entraînait pour un marathon, ce qui entraîne une augmentation de la dépense énergétique et un métabolisme plus rapide des graisses dans le corps. « Le composé demande aux muscles squelettiques d'effectuer les mêmes changements que ceux observés lors d'un exercice d'endurance », résume l’un des auteurs principaux, Thomas Burris, professeur de pharmacie à l'UF.

Précisément, chez la souris nourrie avec un régime riche en graisses,

  • le candidat induit l’ensemble du métabolisme corporel à utiliser prioritairement les acides gras, ce qui reproduit les effets d’un jeûne ou de la pratique de l'exercice.
  • pour exercer ces effets, le candidat cible un groupe de protéines appelées ERR, impliquées dans l'activation des voies métaboliques les plus importantes dans les tissus consommateurs d'énergie, comme les muscles, le cœur et le cerveau. Ces ERR sont plus actives lors de la pratique de l'exercice, mais, jusque-là, s’étaient avérées difficiles à activer avec des médicaments ;
  • traitées avec le composé 2 fois par jour pendant un mois,

les souris obèses « ont pris » 10 fois moins de graisse

  • que les souris non traitées et perdu 12 % de leur poids corporel. En d’autres termes, ces souris traitées « consomment plus d'énergie simplement pour vivre » ;
  • enfin, le composé semble pouvoir aider à traiter l'insuffisance cardiaque en renforçant le muscle cardiaque.
  • Aucun effet secondaire grave n’a été observé -toujours chez la sours.

Les chercheurs travaillent actuellement à présenter le composé sous forme de pilule plutôt que d'injection.

D’autres mimétiques d’exercice ont été testés, mais aucun n’a été commercialisé, en partie en raison du délai nécessaire pour développer un nouveau médicament. De plus, cibler l’obésité en particulier avec un médicament a toujours été difficile, en raison de la complexité de la maladie. Cependant, insistent les chercheurs, ce nouveau candidat pourrait offrir un avantage inédit, en permettant le maintien de la masse musculaire pendant la perte de poids ou au cours du vieillissement, lorsque le corps réagit naturellement moins fortement à l’exercice.

 

Ce médicament pourrait donc également permettre de rester en meilleure santé même à un âge avancé.


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