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GRAISSE ABDOMINALE : Pourquoi elle empâte aussi la flexibilité mentale

Actualité publiée il y a 4 années 10 mois 3 semaines
Brain, Behavior, and Immunity
Certaines cellules immunitaires pourraient expliquer la relation entre la composition corporelle et l’évolution de la cognition

De nombreuses études ont maintenant fait le lien entre la pratique de l’exercice et la santé cognitive. Cette recherche de l’Université de l’Iowa documente une nouvelle relation entre la graisse abdominale et la flexibilité mentale -ou la capacité de réflexion. En cause, selon ces travaux  présentés dans la revue Brain, Behavior, and Immunity, des changements dans le système immunitaire.

 

Auriel Willette, professeur de sciences de la nutrition et son équipe suggèrent ainsi que certaines cellules immunitaires, différentes chez les femmes et chez les hommes,  pourraient expliquer la relation entre la composition corporelle et l’évolution de la cognition.

 

Avec le vieillissement, la masse musculaire diminue et la graisse corporelle augmente.  

L’équipe a analysé les données de plus de 4.000 participants, hommes et femmes, d'âge moyen à plus âgé de la biobank britannique, dont les mesures de la masse musculaire maigre, de la graisse abdominale et de la graisse sous-cutanée. Les chercheurs ont regardé comment ces données étaient corrélées aux changements cognitifs sur 6 ans. L’analyse constate que :

  • Les participants dans la quarantaine et la cinquantaine, présentant plus de graisse abdominale ont des scores de réflexion réduits en vieillissant ;
  • en revanche, une masse musculaire plus importante apparaît être un facteur protecteur sur le plan cognitif ;
  • ces relations subsistent après prise en compte de facteurs de confusion possibles dont l'âge, le niveau d’études et le statut socioéconomique.

 

 

L'âge « chronologique » ne semble pas être un facteur de réduction de flexibilité cognitive. En revanche l'âge biologique, généralement corrélé à la quantité de graisse est un facteur certain de santé et de performance cognitive. Les chercheurs rappellent qu’il est important, à l’âge mûr, de lutter contre cette accumulation de graisse par la mise en œuvre de routines d'exercice qui permettent de maintenir la masse musculaire. En particulier l'entraînement en résistance est décrit comme essentiel pour les femmes d'âge mûr, qui ont naturellement tendance à perdre plus de masse musculaire que les hommes.

 

Des changements dans l'activité du système immunitaire contribuent à expliquer les liens entre « l'intelligence » et les masses grasse et musculaire. De précédentes études ont montré que chez les personnes ayant un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé, l’activité du système immunitaire est plus élevée dans le sang, ce qui active aussi le système immunitaire dans le cerveau et peut entraîner des problèmes de cognition. Cette étude montre que :

  • chez les femmes, le lien entre graisse abdominale et scores cognitifs rs’explique, du moins en partie, par des changements dans 2 types de globules blancs: les lymphocytes et les éosinophiles ; chez les hommes, un type complètement différent de globules blancs, les basophiles, permet d'expliquer à peu près « la moitié » du même lien.

 

Enfin, si l’étude confirme et contribue à expliquer le lien entre graisse abdominale et baisse des capacités cognitives, elle ne va pas jusqu’à suggérer, avec l'embonpoint, un risque accru de maladie d'Alzheimer. Cependant, il serait intéressant, écrivent les chercheurs, de mener d’autres études sur ce lien entre masse grasse et démence.

En bref, pratiquer l’exercice et manger sainement permet bien évidemment de préserver aussi sa santé cérébrale.


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