GROSSESSE et DÉPRESSION : Les antidépresseurs sont-ils néfastes à l’allaitement ?
Cette recherche relance le débat très actif sur la prise d’antidépresseurs durant la grossesse et l’allaitement en regardant si l’utilisation d’antidépresseurs au cours de la grossesse peut affecter les résultats de l'allaitement maternel. Des conclusions surprenantes, présentées dans le British Journal of Clinical Pharmacology qui associent, bien avant les médicaments, la maladie psychiatrique aux difficultés de l’allaitement.
De précédentes études ont en effet montré que la sérotonine joue un rôle important dans l'homéostasie du volume du lait maternel pendant l'allaitement et ainsi, que les femmes qui prennent des antidépresseurs ont des taux d’intention et d'initiation d'allaitement maternel plus faibles et sont plus susceptibles d’avoir une montée de lait plus tardive. Mais les chercheurs indiquent que l’association entre la prise d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS), les antidépresseurs les plus couramment prescrits, pendant l'allaitement et la réduction du volume de lait maternel n’est pas claire. Cette étude montre chez des mères de bébés prématurés, que l'utilisation des IRS en fin de grossesse n'est pas forcément associée à un risque accru de faible volume de lait et remet en question le rôle possible des antidépresseurs dans l'homéostasie du volume du lait et finalement, dans le succès de l'allaitement maternel.
L’étude examine l'association entre l'exposition maternelle tardive aux antidépresseurs IRS et les difficultés à obtenir suffisamment de lait chez 3.024 mères ayant donné naissance à des bébés prématurés. 86 participantes avaient été exposées aux antidépresseurs, 126 étaient atteintes d'une maladie psychiatrique mais n’avaient pas pris d’antidépresseurs et 2.812 mères étaient exemptes d’exposition prénatale aux IRS et de symptômes de maladie mentale.
Les symptômes psychiatriques avant tout associés aux difficultés d’allaiter : l’analyse montre, contre toute attente, qu’en comparaison des mères en bonne santé et non exposées aux antidépresseurs, les mères à symptômes psychiatriques mais non médiquées ont un risque accru de 64% de faible montée et d'approvisionnement en lait mais ce n’est pas le cas des mères ayant pris des IRS en fin de grossesse.
Ces nouvelles données ne confirment donc pas l'impact négatif, tel que précédemment documenté, entre la prise d’antidépresseurs en fin de grossesse et les problèmes d’allaitement maternel.
C’est bien ici la maladie psychiatrique qui semble apporter un risque plus élevé et plus significatif de faible « production » de lait et de problèmes à allaiter.
Cette étude soutient donc l’intérêt d’un accompagnement supplémentaire en matière d'allaitement maternel, chez les mères à trouble dépressif durant la grossesse. « Quant à la prescription d’antidépresseurs en fin de grossesse, la décision reste difficile, même si ces résultats soutiennent leur utilisation continue, si nécessaire, y compris dans cette période critique de la relation mère-enfant ».
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