GROSSESSE: L'antidépresseur paroxétine associé au risque de malformations congénitales
La prise d’antidépresseurs durant la grossesse pose la question des effets sur la grossesse elle-même, son risque de complications et des effets sur la santé de l’enfant liés à son exposition in utero. Cependant, pour certaines femmes, les antidépresseurs peuvent être nécessaires. Des études ont déjà soulevé le risque accru d’anomalies de naissance chez les enfants de mères sous antidépresseurs. Cette étude de de l'Université de Montréal (UdeM) fait précisément le lien entre l'utilisation de l'antidépresseur paroxétine (Deroxat®) et un risque accru de 25%, de malformations congénitales pour l’enfant à naître. Des conclusions présentées dans le British Journal of Clinical Pharmacology qui engagent, à nouveau, à un usage raisonné des antidépresseurs durant la grossesse.
L'antidépresseur paroxétine (Deroxat®) avait déjà « fait parler de lui » avec une étude internationale, publiée dans le British Medical Journal documentant le risque de pensées suicidaires chez les enfants et adolescents, à qui l'antidépressseur est fréquemment prescrit et pour lesquels la notice le décrit comme généralement bien toléré et efficace en traitement de la dépression. Ici, c'est « une tendance constante » dans les études examinées, à l'association paroxétine et risque accru de malformations congénitales, qui est révélé par cette méta-analyse. De nouvelles données qui viennent alimenter un débat de longue date.
Les chercheurs ont compilé et examiné les données de 23 études portant sur des femmes ayant pris la paroxétine durant les 3 premiers mois de leur grossesse vs des femmes sans traitement. L'analyse aboutit, avec la paroxétine,
· à un risque global de malformations congénitales accru de 23% ,
· Et à un risque global de malformations accru de 28%.
Ø Cependant, il faut préciser que l'assiette de risque reste faible, soit environ 3,69% pour les femmes ayant pris la paroxétine vs un risque moyen de 1% de malformations congénitales majeures et de 3% de malformations cardiaques.
Cette méta-analyse ne documente pas la relation d cause à effet, mais juste l'association, cependant les chercheurs confirment une tendance constante au fil des études montrant ce risque accru de malformations majeures de malformations cardiaques. Donc un rapport bénéfice-risque à peser soigneusement chez la femme enceinte.
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