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HYGIÈNE et DÉSINFECTION : Du savon et de l’eau, plutôt que les CAQ

Actualité publiée il y a 1 année 6 mois 6 jours
Environmental Science & Technology
La surutilisation de produits chimiques antimicrobiens avec la pandémie de COVID pose la question de l’émergence de problèmes de santé, allant de la résistance aux antimicrobiens, aux troubles respiratoires ou encore à certains dommages environnementaux (Visuel Fotolia 130082634)

La surutilisation de produits chimiques antimicrobiens avec la pandémie de COVID pose la question de l’émergence de problèmes de santé, allant de la résistance aux antimicrobiens, aux troubles respiratoires ou encore à certains dommages environnementaux. Ce groupe d’experts scientifiques alerte, dans la revue Environmental Science & Technology : cet examen critique de la littérature décrit comment les composés d'ammonium quaternaire (CAQ) de plus en plus commercialisés et utilisés à la maison, dans les soins de santé, dans l'éducation et sur le lieu de travail, en dépit d'alternatives plus sûres, peuvent entraîner des effets délétères, dont l'asthme, la dermatite et l'inflammation.

 

Dans certains cas, soulignent les chercheurs, les preuves restent limitées quant à leur capacité de réduction de la transmission des maladies. « Les lingettes désinfectantes contenant des CAQ sont souvent utilisées pour nettoyer les pupitres d'école, les tables d'examen des hôpitaux et les surfaces domestiques », commente l’auteur principal, Courtney Carignan, professeur à la Michigan State University.

La désinfection avec ces produits chimiques est inutile ou même nocive dans de nombreux cas

A l’instar des directives sur l’usage des antibiotiques, les chercheurs recommandent un nettoyage régulier avec de l'eau et du savon et une désinfection uniquement en cas de besoin « critique » et dans ce cas, si possible, « avec des produits plus sûrs ».

 

L’étude, une revue de la littérature, révèle que :

 

  • des études chez l’Homme ont identifié des associations entre les CAQ et l'asthme, la dermatite et l'inflammation ;
  • des études chez l’animal, des liens possibles avec l'infertilité, les malformations congénitales, etc ;
  • des preuves remontant aux années 1950 confirment que les CAQ contribuent à la résistance aux antimicrobiens, rendant certaines espèces de bactéries résistantes à la fois aux CAQ et aux antibiotiques.

 

« L’ironie ici réside dans le fait que les produits chimiques que nous utilisons pour stopper une crise sanitaire alimentent une autre crise sanitaire »

écrivent les experts, qui rappellent l’urgence de lutter contre l’antibiorésistance qui contribue déjà, chaque année, à des millions de décès. « Une désinfection trop zélée, en particulier avec des produits contenant des CAQ, menace d'aggraver encore la situation ».

 

Les CAQ sont « partout », de plus en plus utilisés dans les solutions désinfectantes, les lingettes, les désinfectants pour les mains, les vaporisateurs et les brumisateurs, et sont également incorporés dans les produits de soins personnels, les textiles, les revêtements, les dispositifs médicaux, etc. Depuis la pandémie, les niveaux de ces produits chimiques dans l'environnement et dans notre corps ont fortement augmenté.

 

L'un des CAQ les plus courants est le chlorure de benzalkonium, mais d'autres peuvent être identifiés sur les étiquettes sous des noms se terminant par « chlorure d'ammonium ». De plus, la réglementation concernant l’usage des CAQ varie considérablement selon les types de produits. Enfin, ces composés ne font l’objet d’aucun dépistage ou d’analyse des risques associés pour la santé.

 

Eliminer l’utilisation des CAQ inutiles ou dont l'efficacité n'a pas été démontrée, est donc le message principal, apportée par cette étude qui rappelle aussi que trop d’hygiène n’est pas forcément la meilleure des solutions. Ensuite, il existe un substitut de base aux CAQ :

 

de l'eau et du savon !


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