INCONTINENCE : Le caring se mesure à la santé de la peau
Le caring ou « le prendre soin » prend toute son importance lorsque le patient est âgé et incontinent. Alors la prévention ou les précautions prises pour préserver la continence, limiter les épisodes de fuites et les risques associés à l’incontinence, chez les personnes fragiles et âgées vont permettre de maintenir un certain niveau de qualité de vie et de joie de vivre et de préserver l’image de soi. C’est donc en privilégiant le principe du caring que le soignant ou l’aidant cherchera à décliner ces actions de prévention au quotidien, à domicile comme en institution.
Ces actions de prévention portent sur l’ensemble des activités et du fonctionnement quotidien et leurs bénéfices sur le bien-être physique -dont cutané- et psychique du patient.
La toilette :
La toilette périnéale et l’hygiène intime revêtent une importance toute particulière chez le patient âgé, la peau s'asséchant avec le vieillissement, perdant en élasticité et devenant globalement plus vulnérable et sujette aux dermatites. De plus, il reste complexe, en particulier chez les patients en perte d’autonomie de maintenir un niveau d’hygiène satisfaisant en lien avec une humidité permanente (risque d’érythème, mycose, douleur, escarre et DAI : Dermites Associées à l’Incontinence). Il s’agit donc :
- Respecter les règles d’hygiène périnéale : fréquence (1x/24 heures au savon, les autres fois à l’eau ou à la lingette en l’absence de selles), le sens de la toilette, le séchage par « tamponnage » et l’application systématique d’une crème protectrice cutanée.
- Respecter le sens de la toilette intime et de l’essuyage (de l’avant vers l’arrière) afin d’éviter une auto-contamination chez les patientes incontinentes, en particulier ;
- Ne pas abuser du savonnage qui fragilise les défenses cutanées naturelles.
- Proscrire les produits déodorants, les bains de sièges et les bains corporels sans une douche préalable ;
- Appliquer systématiquement une crème protectrice cutanée. Certaines crèmes permettent à la fois d’hydrater, de restaurer la barrière cutanée, de limiter la macération et donc le risque de DAI particulièrement élevé chez les patients incontinents.
- Eviter l’utilisation de petits « montages » maison qui associent tour à tour du papier absorbant, du coton, des petits bouts de tissu, des gants de toilettes ou la superposition de plusieurs culottes ;
- Privilégier les sous-vêtements en coton et un habillage facile ;
- Etre attentif au mode mictionnel : En connaître les normes, 4 à 6 fois par jour, 0 à 2 fois par nuit ;
- Reconnaître les anomalies : la dysurie, la difficulté à se retenir, l’urgence mictionnelle, les fuites d’urines…
- Bien connaître les critères d’absorption et les indications des protections pour adapter toujours au mieux leur choix au type d’incontinence et au mode de vie du patient ;
- Ajuster soigneusement la protection (ni trop lâche, ni trop serrée, bien centrée) ;
L’hydratation : il s’agit de maintenir un niveau d’hydratation optimal : 1 litre et demi par 24 heures, car en première intention le patient répond à une incontinence urinaire en réduisant ses apports hydriques, prenant le risque de se déshydrater, de présenter des troubles mnésiques, un ralentissement du transit et des infections urinaires à répétition. De plus une hydratation suffisante bénéficie également à la santé cutanée, l’épiderme perdant avec l’âge sa capacité à capter l'humidité et à maintenir une hydratation optimale. Enfin, certaines crèmes, permettent, en restaurant la fonction de barrière de la peau ces désagréments, de rééquilibrer son hydratation naturelle et d’améliorer l’état général du patient.
L’alimentation et la digestion : la régulation du transit intestinal et la pratique d’activités physiques contribuent à réduire le risque de constipation, un facteur d’infection urinaire, de dysurie, de rétention et de fuites urinaires. Faciliter l’exonération des selles permet de préserver la tonicité périnéale mais aussi de limiter les épisodes d’incontinence. Un régime alimentaire équilibré, une hydratation suffisante, le maintien d’un exercice physique régulier sont autant de facteurs de mode de vie sain à préserver autant que possible chez le patient âgé et incontinent.
Le confort, l’apparence et l’estime de soi participent enfin au bien-être et à la qualité de vie : le caring c’est aussi rester attentif à l’apparence physique du patient, ses vêtements mais aussi à la bonne adaptation de ses protections à son anatomie, son incontinence et son mode de vie. Autant de facteurs qui contribuent à l’intégrité de la personne incontinente.
Autres actualités sur le même thème
INCONTINENCE URINAIRE et alitement
Actualité publiée il y a 7 années 11 moisINCONTINENCE et DÉCLIN COGNITIF : Madame M., 87 ans, polymédiquée fait de la rétention
Actualité publiée il y a 7 années 10 moisOBSTRUCTION URINAIRE MALIGNE : Les soins palliatifs restent sous-utilisés
Actualité publiée il y a 9 mois 3 semainesSYNDROME GÉNITO-URINAIRE : Efficacité et sécurité de l'œstrogène par voie vaginale
Actualité publiée il y a 5 années 10 mois