INSOMNIE : Les somnifères pas toujours efficaces
La trazadone, un composé psychoactif sédatif, anxiolytique et antidépresseur, indiqué comme somnifère, et la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) n’apparaissent pas, avec cette étude menée à l’Université de Washington, plus efficaces que le placebo pour réduire les symptômes d’insomnie, ici chez des patients dialysés à long terme. Ces conclusions, présentées dans les Annals of Internal Medicine, risquent de décevoir les 50 % de patients de ce groupe qui souffrent de troubles du sommeil.
L’étude, un essai clinique portant sur plus de 120 participants sous hémodialyse révèle en effet que la thérapie cognitivo-comportementale pour l'insomnie (TCC-I) ou la trazodone ne sont pas vraiment efficaces… Des résultats importants en regard de la prévalence élevée de l’insomnie,
soit plus de 50 %, chez les patients dialysés à long terme.
De plus, quelles que soient les éventuelles comorbidités préexistantes, l'insomnie est associée à une fatigue exacerbée, à la dépression, à une perception plus aiguë de la douleur et à une dégradation de la qualité de vie.
A la recherche de traitements efficaces contre l’insomnie pour des patients plus vulnérables
La TCC-I et la trazodone sont des interventions couramment indiquées pour le traitement l'insomnie en population générale, mais pourraient ne pas être efficaces chez tous les groupes de patients, ici précisément pour les personnes sous dialyse à long terme.
L’étude menée par une équipe de l’Université de Washington a assigné 126 patients hémodialysés et souffrant d’insomnie chronique à 6 semaines de TCC-I, de trazadone ou de placebo pour comparer l’efficacité des interventions. Les participants ont été évalués pour la gravité de l'insomnie à 7 et 25 semaines à l'aide de l’échelle Insomnia Severity Index (ISI). L’analyse constate que :
- la variation des scores ISI est similaire quelle que soit l'intervention ;
- cependant le taux d’événements indésirables graves est plus élevé dans le groupe trazodone.
Compte-tenu du fardeau élevé de l’insomnie chez les patients dialysés et de l’absence de traitement à l’efficacité reconnue, ces médecins appellent de toute urgence à des recherches sur de nouvelles interventions, en priorité non pharmacologiques, permettant de soulager ces symptômes. La recherche pose également la question des facteurs psychophysiologiques typiques de l'insomnie qui pourraient être plus ou moins pertinents en cas d’hémodialyse.
Encore une fois, la recommandation va vers une prise en charge globale du patient.
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