ISOLEMENT SOCIAL : Un facteur de risque de décès au même titre que les autres ?
Cette vaste étude de l’American Cancer Society confirme le lien entre l'isolement social et le risque de décès cardiaque, de cancer et toutes causes confondues. Des conclusions présentées dans l’American Journal of Epidemiology qui suggèrent comme prioritaire, avec le vieillissement des populations, la lutte contre l’isolement social. Les interventions contre l’isolement social sont en effet relativement simples et influent sur d’autres facteurs de risque, comme l’hypertension, l’inflammation et la sédentarité, le tabagisme…
L'isolement social a déjà été associé à une mortalité plus élevée, cette nouvelle étude prospective américaine a regardé également ses effets selon l’ethnie et le sexe à partir des données de 580.182 adultes participant à la cohorte Cancer Prevention Study-II débutée en 1982 avec une durée de suivi de près de 30 ans (2012).
Les chercheurs ont pris en compte plusieurs critères permettant d’évaluer le degré d’isolement social dont le statut matrimonial, la fréquence de participation à des activités communautaire, religieuses ou familiales, le score d’évaluation allant de 0 (le moins isolé) à 5 (le plus isolé) points. L’analyse montre que :
- l’ethnie est un facteur de prédiction d’isolement social plus fort que le sexe ;
- appartenir à une minorité ethnique renforce le risque et le degré d’isolement social ;
- la relation entre l’isolement social et le risque de mortalité toutes causes confondues est positive, dose-dépendante et statistiquement, et dans cette étude sur la période de suivi de 30 ans ; avec néanmoins des associations plus fortes au cours des 15 premières années de suivi ;
- le score d'isolement social est positivement associé à la mortalité par maladie cardiaque ;
- le score d'isolement social est positivement associé à la mortalité par cancer, sauf chez les hommes noirs ou les femmes noires.
Prendre en compte les facteurs sociaux dans l’approche clinique : globalement ces résultats issus sur un très large échantillon suivi sur une longue durée confirment que cette mesure composite de l'isolement social peut être un facteur de prédiction robuste et un marqueur du risque de mortalité. Les auteurs citent une méta-analyse récente qui identifiait l'isolement social comme facteur de risque de décès indépendant, et au même titre que d’autres facteurs de risque de mortalité bien établis, tels que l'inactivité physique, l'obésité et le manque d'accès aux soins de santé.
Ils suggèrent qu’à l’heure de la médecine de précision, les facteurs sociaux et notamment cette notion d’isolement social soient également pris en compte dans l’approche clinique.
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