L’EXERCICE concentré sur le weekend aussi efficace pour la santé cognitive
Les bénéfices de l’exercice pour la santé cognitive ne sont plus à démontrer, mais la question subsiste, comment le pratiquer pour en « tirer » le plus de bienfaits ? Cette nouvelle étude, menée par des neurologues de l’Universidad de Los Andes montre qu’une pratique concentrée mais intense de l’exercice sur le weekend est un modèle qui pourrait « rapporter » tout autant qu’une pratique régulière plus fractionnée. Des données publiées dans le British Journal of Sports Medicine qui suggèrent, finalement, que le plus important c’est de pratiquer.
Les sportifs assidus du weekend pourraient ainsi bénéficier d’une réduction du risque de déclin cognitif comparable et 1 ou 2 séances intenses le weekend apportent certainement déjà des bénéfices pour la santé cérébrale. C’est donc un modèle à adopter lorsqu’on manque de temps durant la semaine.
Rappelons également que le HIIT, une forme d’exercice de haute intensité a des effets bénéfiques sur la santé cognitive.
Ces résultats peuvent paraître anecdotiques, cependant, étant donnée la prévalence croissante des démences, tous les facteurs qui peuvent la retarder, ne serait-ce que de quelques années, sont bons à étudier.
L’étude analyse 2 séries de données d’enquête de l’étude prospective de Mexico City (1998-2004, 2015-2019) menée auprès de 10.033 répondants âgés en moyenne de 51 ans, interrogés notamment sur les caractéristiques de leur pratique de l’exercice. Ces participants ont été répartis en groupes, ne pratiquant aucun exercice ; pratiquant un exercice intense le weekend ; pratiquant 1 ou 2 fois par semaine ; pratiquant plus régulièrement voire quotidiennement. L’évaluation de la fonction et de la performance cognitive de chaque participant a été effectuée via le test Mini Mental State Exam (MMSE) au cours de la deuxième vague d’enquête. L’analyse révèle que :
- 70 % des participants ont déclaré ne pas faire d’exercice du tout ;
- 5% étaient des sportifs du week-end ;
- 11 % pratiquaient l’exercice plusieurs fois par semaine ;
- 14 % pratiquaient l’exercice tous les jours ou presque.
Pendant une période de suivi moyenne de 16 ans, 2.400 cas de déficience cognitive légère ont été identifiés. L’analyse révèle que la prévalence de la déficience cognitive légère s’élève à :
- 26 % chez les personnes ne pratiquant pas d’exercice ;
- 14 % chez les sportifs du week-end ;
- 18,5 % chez les personnes actives plus régulièrement ;
- après prise en compte des facteurs de confusion possibles dont l’âge, le niveau d’études, le tabagisme, les habitudes de sommeil, le régime alimentaire et la consommation d’alcool,
les sportifs du week-end ont un risque réduit de 25 % de développer une déficience cognitive
vs les personnes ne pratiquant pas du tout ;
- les personnes régulièrement actives ont un risque réduit de 11 % vs les personnes ne pratiquant pas du tout ;
- ainsi, au cours du suivi, la prévalence de la déficience cognitive légère est passée à 30 % chez les personnes ne pratiquant aucun exercice, vs 20 % chez les sportifs du week-end et 22 % chez les sportifs réguliers.
- ces résultats sont similaires pour les femmes et pour les hommes ;
-
en théorie, 13 % des cas de déficience cognitive légère pourraient être évités avec une pratique de l’exercice au moins 1 ou 2 par semaine.
S’il s’agit d’une étude d’observation -donc qui ne démontre pas la relation de cause à effet- ses conclusions s’expliquent par de nombreux effets déjà démontrés de l’exercice :
- l’exercice peut augmenter les concentrations de facteurs neurotrophiques dérivés du cerveau, qui soutiennent la croissance et la survie des neurones et la plasticité cérébrale ;
- l’exercice est également associé à un plus grand volume cérébral, à une meilleure fonction exécutive et à une meilleure mémoire.
On retiendra que l’exercice est donc bénéfique au maintien de la santé cérébrale et cognitive, quel que soit le modèle de pratique. Pratiquer le week-end peut être une option plus accessible pour les personnes qui manquent de temps durant la semaine,
l’important pour la santé restant de pratiquer.
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