MALADIE du SOMMEIL : Un trouble du rythme circadien ?
La maladie du sommeil (ou trypanosomiase africaine) touche toujours environ 7.000 personnes chaque année en Afrique subsaharienne. Cette maladie parasitaire (Trypanosoma brucei) transmise par la mouche tsé-tsé n’avait jusque-là jamais été associée à un trouble de l’horloge biologique ou du rythme circadien. Cette étude internationale de l'Instituto de Medicina Molecular (Portugal) démontre que c’est bien le cas : la maladie du sommeil serait caractérisée par une accélération des horloges biologiques contrôlant une série de fonctions vitales en dehors du sommeil.
La maladie du sommeil transmise par la morsure de la mouche tsé-tsé menace toujours des dizaines de millions de personnes dans les pays d'Afrique subsaharienne. Après avoir pénétré dans le corps, le parasite provoque des symptômes tels qu’une inversion des cycles de sommeil, la fièvre, une faiblesse musculaire et des démangeaisons. Le parasite finit par envahir le système nerveux central et peut tuer son hôte en quelques mois.
Les scientifiques identifient ici des gènes de l'horloge affectés par la maladie parasitaire et s’ils ne réduisent pas la maladie du sommeil à un trouble du sommeil, ils montrent sur la souris que les symptômes de la maladie du sommeil peuvent survenir peu après l'infection, avant même que les parasites ne s'accumulent en grand nombre dans le cerveau. En cause, les horloges biologiques des souris infectées qui s’accélèrent après l'entrée des parasites dans la circulation sanguine, entraînant l’inversion des cycles de sommeil, des anomalies hormonales et l’augmentation de la température corporelle. Bref, les symptômes observés chez les humains atteints.
Qu’est ce qui dérègle les horloges pendant la maladie du sommeil ? De précédentes recherches de la même équipe avaient montré que les parasites ont eux-aussi des horloges biologiques et que ce cycle circadien du parasite le rend plus vulnérable aux médicaments pendant l'après-midi. Cependant est-ce une sécrétion du parasite ou une molécule produite par l'hôte en réponse à l'infection qui dérègle les horloges de l’hôte ? La question reste posée et le Dr Figueiredo, auteur principal de l’étude, souhaite poursuivre ses recherches pour identifier la source de cette accélération, mieux comprendre la maladie et parvenir ensuite à bloquer ces effets.
En identifiant les gènes de l’horloge à cibler pour le développement de nouvelles thérapies, les chercheurs espèrent pouvoir réduire à terme la durée et le dosage des traitements actuels, en les optimisant par chronothérapie.
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