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MONONUCLÉOSE : Mais pourquoi ce risque de dépression ?

Actualité publiée il y a 3 années 6 mois 2 semaines
Brain, Behavior and Immunity
La mononucléose infectieuse également appelée « fièvre glandulaire » -en raison du gonflement des ganglions lymphatiques- est provoquée par le virus d'Epstein-Barr (VEB), un type courant de virus de l’herpès, qui affecte à peu près tout le monde au cours de la vie (Visuel Adobe Stock 198065169)

Cette étude « iPSYCH », menée par une équipe de l’Université d'Aarhus (Danemark) montre que les patients hospitalisés ou reçus en urgence à l’hôpital en raison d’une mononucléose infectieuse présentent un risque très accru de développer une dépression par la suite. L’identification de cette corrélation entre mononucléose « sévère » et symptômes dépressifs, suggère que la forte fatigue à long terme, l'activation du système immunitaire, peut-être même une atteinte du cerveau, seraient autant de facteurs possibles de ce risque accru de dépression. Ces travaux, publiés dans la revue Brain, Behavior and Immunity, incitent ainsi à surveiller la santé mentale des patients hospitalisés avec une mononucléose infectieuse.

 

La mononucléose infectieuse également appelée « fièvre glandulaire » -en raison du gonflement des ganglions lymphatiques- est provoquée par le virus d'Epstein-Barr (VEB), un type courant de virus de l’herpès, qui affecte à peu près tout le monde au cours de la vie. Bien que généralement sans gravité, la maladie peut entraîner la fatigue, parfois intense et avec des complications qui peuvent être mortelles. Enfin, la maladie touche surtout les jeunes âgés de 10 à 25 ans.

 

Les chercheurs danois expliquent que la grande majorité des Danois ont eu une mononucléose avant l'âge adulte, dans la plupart des cas sans sévérité, avec des symptômes légers, de type fièvre, mal de gorge et gonflement des ganglions lymphatiques. Cependant, chaque année, un certain nombre de cas, environ 3%, nécessitent une hospitalisation et ce sont précisément ces patients qui présentent ce risque accru de dépression.

Mononucléose sévère et risque accru de 40% de dépression

Les précédentes études menées sur la corrélation entre la fièvre glandulaire et la dépression étaient de petite taille et aient abouti à des résultats mitigés. Cette étude est la première à démontrer la corrélation avec une grande force statistique, à partir des données de 1,4 million de participants, dont 12.510 ont consulté ou été admis à l’hôpital en raison d’une mononucléose infectieuse. 3% (n=358) ont ensuite développé une dépression nécessitant un suivi hospitalier.

 

L’auteur principal, le Dr Michael Eriksen Benrós du Centre de santé mentale de l'Université de Copenhague et d'Aarhus relève cette augmentation du risque qualifiée de « considérable jusqu'à 4 ans après l'infection » : « il est bien connu que la mononucléose peut provoquer une fatigue à long terme par la suite, mais nous identifions également un risque accru de dépression majeure, chez environ 1 patient sur 35 hospitalisés avec une mononucléose ».

 

Des données en forme d'avertissement pour le patient et ses parents, mais aussi pour les médecins généralistes car il s’agit de surveiller ce risque accru de dépression après l'infection.

 

Quel mécanisme sous-jacent ? Le cerveau pourrait être affecté par l'infection. La fatigue à long terme et l'activation du système immunitaire, pourraient également être à l'origine de ce risque accru de dépression.


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