OPTOGÉNÉTIQUE : La prochaine technique en neurologie translationnelle
L'optogénétique -qui consiste à insérer de l’ADN dans une cellule cérébrale qui code pour une protéine photosensible afin de pouvoir activer ensuite la cellule par la lumière-, a reçu ces dernières années, de la part des scientifiques, un intérêt considérable. Cette revue de la littérature sur l'utilisation de l'optogénétique en thérapeutique, dépeint, dans la revue Oxford Open Neuroscience, une technique thérapeutique prometteuse pour de nombreuses affections psychologiques et neurologiques, avec cependant encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir l’utiliser en routine clinique.
L’optogénétique permet en effet d’activer des cellules et des réseaux à distance, ce qui est particulièrement appréciable quand il s’agit du cerveau, pour allumer et éteindre les neurones et donc inhiber ou favoriser des comportements.
De plus, l’optogénétique permet de cibler des types de cellules ou des groupes de neurones en particulier et au-delà de les activer, de les étudier dans le contexte de l'ensemble du cerveau. En effet, les chercheurs peuvent tagger des neurones spécifiques avec ces protéines appelées opsines, qui convertissent la lumière en potentiels électriques qui déclenchent la fonction d'un neurone.
Un outil révolutionnaire de "neurologie translationnelle"
L’auteur principal, Sébastien Tremblay de l'Université de Pennsylvanie espère que « la ressource sera utilisée non seulement par les scientifiques fondamentaux qui tentent de découvrir le fonctionnement du cerveau mais également par les chercheurs « translationnels » et les cliniciens qui espèrent mettre cette puissante technologie au service des patients atteints de maladies neurologiques ou troubles psychiatriques.
L'optogénétique documentée comme une thérapeutique prometteuse chez l'animal : cette revue suit la publication récente d’une étude, publiée dans la revue Neuron, montrant que l'optogénétique permettait de traiter ce type de troubles chez les primates non humains avec un taux de réussite de 91 % -sur la base des changements mesurés de l'activité neuronale ou des changements de comportement observés. En ne prenant en compte que les preuves de qualité élevée, la technique apparaît, toujours chez le primate, efficace à 76%.
La manipulation optogénétique n'est pas encore à un stade de développement suffisant pour être utilisée en médecine, concluent les chercheurs, qui incitent à poursuivre les recherches à la fois sur l’aspect « outil » et comme « traitement possible ».
« Il s’agit de réunir préalablement des preuves de son efficacité, plutôt que d’aller trop vite et d'abandonner une technologie prometteuse et qui peut fonctionner ».
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