PLAIES CHRONIQUES : La voie des antimiRs pour relancer la cicatrisation
Bloquer les microARN responsables des retards de cicatrisation par des inhibiteurs ou antimiRs activables à distance sur le site de la plaie grâce à une lumière d'une longueur d'onde spécifique, c’est la technique innovante proposée par cette équipe de scientifiques de la Goethe University Frankfurt. Les chercheurs font la démonstration de l’efficacité thérapeutique de ces antimiRs dans la revue Nature Communications, chez des souris modèles de plaies diabétiques chroniques difficiles à cicatriser.
Les microARN sont de petits fragments de gènes qui se lient sur des structures cibles des cellules et empêchent ainsi certaines protéines de se former. Certains jouent un rôle clé dans l'apparition et la manifestation de diverses maladies. La voie des antimiRs, qui bloquent la fonction de microARN, est donc poursuivie par de nombreuses équipes de recherche (Visuel ci-dessous). Cette approche qui consiste à bloquer des miARN cibles peut néanmoins entraîner des effets secondaires sur l'ensemble du corps car les microARN sont impliqués dans diverses fonctions de différents organes. Mais l'équipe de l'Université Goethe de Francfort semble avoir résolu le problème.
L'équipe a en effet développé des antimiRs qui peuvent être activés sur une zone locale par une lumière d'une longueur d'onde spécifique : ces antimiRs ont été enveloppés de molécules sensibles à la lumière qui se désintègrent dès qu'elles sont irradiées par la lumière de cette longueur d'onde spécifique. Afin de tester l'effet thérapeutique de ces nouveaux antimiRs, les chercheurs ont choisi le microRNA-92a comme cible. Ce microRNA-92a est souvent retrouvé chez les patients diabétiques atteints de plaies chroniques. Lorsque les chercheurs injectent ces antimiRs dans la peau de souris lésée et libèrent l'agent thérapeutique dans le tissu à l'aide de la lumière, ils obtiennent le déclenchement du processus de cicatrisation de la plaie par l'élimination de la cible microRNA-92a. Ces antimiRs régulés par lumière s'avèrent donc des agents thérapeutiques locaux prometteurs.
L'activation lumineuse des antimiRs déclenche la cicatrisation : c'est en effet la preuve de concept que la cicatrisation des plaies peut être améliorée par activation lumineuse d'antimiRs capables de bloquer les microARNs qui bloquent le processus de réparation de la peau. De plus, l'étude montre que cette inhibition n'est que locale, sur le site de la plaie et que l'approche est ainsi dénuée d'effets secondaires indésirables. Les autres organes, comme le foie, ne sont pas été affectés, ajoutent les auteurs. Une technique qui pourrait être élargie bien sûr à d'autres maladies. Les chercheurs pensent notamment à la suppression des tumeurs.
02 May 2017 doi:10.1038/ncomms15162 Light-inducible antimiR-92a as a therapeutic strategy to promote skin repair in healing-impaired diabetic mice
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