THROMBOSE : Prévenir le caillot sans risquer le saignement
Cette équipe de Cleveland révèle une nouvelle stratégie pour prévenir les caillots sanguins sans augmenter le risque de saignement : cibler les neutrophiles hyperactifs. Les données précliniques, publiées dans la revue Science Translational Medicine ont des implications particulièrement importantes pour les patients atteints de cancer, qui souffrent de complications liées aux caillots sanguins.
Il s’agit d’une thérapie par nanoparticules développée par des chercheurs des hôpitaux universitaires de Cleveland et de l'Université Case Western Reserve qui cible les neutrophiles hyperactifs, un type spécifique de globules blancs et permet ainsi de prévenir presque tous les types de caillots sanguins sans entraîner de risque accru de saignement. Les résultats précliniques pourraient conduire à des moyens plus sûrs de soigner les patients touchés par des caillots sanguins.
Les neutrophiles, principaux moteurs de la thrombose artérielle et veineuse
« Nous montrons pour la première fois, qu’en ciblant un neutrophile, le risque de coagulation est réduit, mais le risque de saignement n’est pas augmenté », explique ‘auteur principal, le Dr Lalitha Nayak, hématologue/oncologue et professeur agrégé à la Case Western Reserve School of Medicine.
Thrombose artérielle ou veineuse, quel traitement ? Les thromboses artérielles et veineuses ont longtemps été considérées comme des événements moléculaires distincts qui nécessitent des traitements distincts. La thrombose artérielle (caillot artériel), qui peut provoquer une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral, est généralement traitée avec des agents antiplaquettaires comme l'aspirine, tandis que la thrombose veineuse (caillot veineux), qui cause une douleur ou un gonflement des jambes ou des caillots dans les poumons, est traitée par anticoagulants. Plus récemment, cependant, les experts ont commencé à identifier des caractéristiques communes entre les 2 conditions.
L’étude -préclinique- menée chez l’animal modèle de thromboses veineuse ou artérielle, révèle que les neutrophiles hyperactifs participent aux 2 conditions, et migrent et adhérent aux sites thrombotiques, augmentant alors la production de facteurs clés constitutifs des caillots. En cherchant à stopper le processus, les chercheurs identifient un groupe de récepteurs uniques de ces neutrophiles activés. De là, ils développent des nanoparticules recouvertes d'anticorps qui ciblent spécifiquement ces récepteurs.
Le concept thérapeutique serait donc de cibler précisément ces neutrophiles activés et de les empêcher de participer à la formation du caillot, expliquent les chercheurs. D'autres mécanismes thérapeutiques permettant de cibler les neutrophiles activés ont déjà été identifiés, qui pourraient également être exploités. En particulier en modifiant un facteur de transcription spécifique dans le neutrophile (KLF2) qui permet de « le maintenir à l’état de repos ».
L’impact de ces premiers résultats pourrait donc être considérable pour le traitement de la thrombose dans son ensemble, mais aussi pour les patients atteints d'un cancer du pancréas ou d'autres cancers pour lesquels les caillots sanguins sont une complication courante. Les chercheurs envisagent de travailler prochainement sur un modèle animal de thrombose associée au cancer.
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