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TRANSITION OBSTÉTRICALE: La menace des maladies chroniques sur la survie des femmes pendant la grossesse

Actualité publiée il y a 8 années 8 mois 22 heures
OMS

Ce rapport, mené au Mexique, révèle un phénomène croissant dans le monde : de plus en plus de femmes meurent de maladies chroniques ou non transmissibles durant leur grossesse ou à l’accouchement. Diabète de type 2, obésité, hypertension, ces maladies chroniques qui précèdent la grossesse, apparaissent comme de nouvelles causes majeures de mortalité maternelle, dénoncées par ces chercheurs de différents instituts mexicains et américains dans une édition spéciale du Bulletin de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

La mortalité maternelle est définie par le décès d'une femme pendant la grossesse, l'accouchement ou dans les 42 jours qui suivent. C'est une mesure est reconnue du niveau de développement et du fonctionnement du système de santé d'un pays. Si, dans les pays à revenus faibles et moyens, des progrès ont été accomplis dans le suivi des femmes enceintes, si moins de femmes meurent de complications directement liées à leur grossesse et/ou à leur accouchement, cette étude met en évidence le risque émergent lié aux maladies non transmissibles de mortalité maternelle. Le Dr Rafael Lozano, co-auteur de l'étude et chercheur à l'Institut national de santé publique du Mexique, résume ainsi la situation : « Nous sommes en train de gagner la bataille contre les causes traditionnelles de mortalité maternelle, comme l'hémorragie post-partum par exemple, mais nous perdons du terrain contre les causes indirectes de mortalité maternelle ».


Ainsi, au Mexique, comme globalement dans le monde, aujourd'hui plus d'un quart des décès maternels sont liés à des causes indirectes, soit sont le résultat de maladies souvent pré-existantes aggravées par la grossesse. Cela comprend la quasi-totalité des maladies non transmissibles, comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, les maladies infectieuses et parasitaires dont l'infection à VIH, la tuberculose, l'hépatite, la grippe ou le paludisme.

Ici, les auteurs ont qualifié 1.214 décès maternels. Cette analyse permet déjà de révéler que ces décès avaient été sous-estimés d'environ 13%. Ensuite, cette requalification révèle que :

· les décès maternels de causes obstétricales directes ont diminué de 46,4 à 32,1/100.000 naissances vivantes au cours de la période d'étude (2006-2013),

· les décès maternels de causes indirectes sont en augmentation, avec 13,3 vs 12,2 décès pour 100.000 en 2013 vs 2006.

· Globalement, les décès maternels directs concernent les femmes des communautés les plus pauvres, les décès maternels de causes indirectes des femmes ayant moins de grossesses, étant à niveau d'études et de revenus plus élevés.

· Les niveaux élevés de cholestérol et le risque cardiovasculaire et d'hypertension associé, l'obésité et le diabète de type 2 sont principalement évoqués. Ici, les auteurs précisent que 70% des femmes mexicaines sont en surpoids, 30% sont obèses. La prévalence du diabète est passée de 10,2% à 10,7% entre 2010 et 2014...

La transition obstétricale : ce rapport ajoute à la preuve de ce phénomène émergent qui recouvre cette transition des causes de décès maternels, de causes directes à indirectes. Un phénomène qui appelle à éduquer les femmes avant même la conception de l'enfant tout autant qu'à leur donner accès à un suivi qualifié de leur grossesse et aux soins obstétricaux.


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