URGENCES, USI : Sur le dépistage électronique du sepsis

Le dépistage électronique du sepsis chez les patients admis dans les services hospitaliers permet de réduire considérablement la mortalité à 90 jours à l'hôpital, conclut cette étude menée par une équipe de médecins hospitaliers de l’University for Health Sciences (Riyadh). L’analyse, publiée dans le JAMA Network, montre que la mise en œuvre de ce dépistage chez les patients hospitalisés permet de réduire de 15 % cette mortalité prématurée.
Le sepsis ou réponse à la septicémie, est caractérisé par une réponse excessive du système immunitaire à une infection. Un sepsis non pris en charge peut entraîner en choc septique, ce qui induire un dysfonctionnement systémique, sur plusieurs organes, dont le cœur. Les patients admis aux Urgences ou en soins intensifs (USI) ont un risque accru de sepsis : on estime que 20 % à 70 % d’entre eux sont à risque de décès associé.
Il existe des systèmes de détection électroniques qui peuvent, à partir de différents marqueurs, alerter les soignants sur ce risque de sepsis. Ces systèmes peuvent ainsi permettre de diagnostiquer le sepsis de manière plus précoce et de le traiter avant le développement de lésions multi-organiques. Si le dépistage du sepsis est recommandé chez les patients hospitalisés, il reste soutenu par des preuves limitées d'efficacité. Cette nouvelle recherche plaide en faveur d’une utilisation élargie de ce dépistage électronique, en particulier du dépistage basé sur le score d'évaluation séquentielle rapide des défaillances d'organes (qSOFA).
Le dépistage « qSOFA » réduit significativement la mortalité des patients hospitalisés
L’étude, un essai randomisé, est menée auprès de 29.442 patients dépistés (groupe d’intervention) et 30.613 non-dépistés (groupe témoin), âgés en moyenne de 59 ans. Pour les patients dépistés, une alerte électronique, basée sur le score qSOFA, a été mise en œuvre pour le dépistage du sepsis. L’analyse conclut, en effet que :
- le dépistage électronique du sepsis réduit de manière significative (15 %) la mortalité hospitalière à 90 jours ;
- dans les 12 heures suivant l'alerte, les participants du groupe d’intervention étaient plus susceptibles de subir un test de lactate sérique et de recevoir une prescription de liquide intraveineux vs groupe témoin ;
- le dépistage a augmenté l'activation du code bleu (arrêt cardiorespiratoire) et a réduit la nécessité de mise en œuvre d’un traitement vasopresseur et de substitution de la fonction rénale.
Des résultats donc favorables à la mise en œuvre systématique du dépistage électronique du sepsis chez les patients hospitalisés, en particulier en urgence ou en USI.
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